En ces années où les communautés chrétiennes commencent à se préoccuper d’évangélisation, on entend très souvent parler d’inculturation. Le mot est utilisé à toutes les sauces. Mais que signifie-t-il réellement?
Le livre du théologien montréalais Jean Bacon, Les cultures à la rescousse de la foi, fait le point sur la question de manière fort éclairante. L’auteur se soucie de rendre accessible une réflexion qu’il poursuit depuis plusieurs années, tant par la recherche que par la pratique. De nombreux tableaux viennent soutenir et illustrer le propos à travers les cinq chapitres de l’ouvrage.
L’auteur explique l’origine du mot inculturation, qui n’apparaît pas dans les dictionnaires en raison de sa nouveauté. L’historique de l’inculturation révèle le rôle important joué par les missionnaires dans sa naissance et sa diffusion. Le Concile Vatican II a contribué à répandre et à élargir la préocuppation de l’inculturation. La problématique actuelle de l’inculturation est influencée par trois facteurs: le mouvement de décolonisation du Tiers-Monde, une certaine affirmation des Églises locales et la quête d’une conception autre de l’évangélisation que souhaitaient déjà plusieurs évêques de Vatican II. (p. 21)
Spontanément, il est facile de concevoir l’inculturation comme une simple démarche d’adaptation ou d’accommodation à la culture ambiante. Il suffirait d’introduire quelques expressions à la mode dans une catéchèse ou quelques gestes nouveaux dans une célébration, et le tour serait joué. Jean Bacon démontre la superficialité d’une telle approche. Il ne s’agit pas de transposer rapidement un message chrétien supposément universel et intemporel. Le nez collé sur la figure du christianisme que nous connaissons, nous ne percevons plus à quel point elle est culturellement située, modelée par ses origines sémitiques, juives et gréco-romaines.
En réalité, l’inculturation suppose la redécouverte des intuitions fondatrices de la foi pascale. Il s’agit avant tout de reconnaître l’Esprit agissant au cœur des cultures et des modes d’expression qui leur sont propres. La Bible peut nous inspirer dans la mise en œuvre de ce processus qui part de la base (et non du sommet). Cette manière de procéder n’est-elle pas au coeur de l’activité missionnaire de Paul, qui a su repenser dans l’univers grec ce qu’il avait expérimenté dans la culture juive? Dans le dernier chapitre de son livre, Jean Bacon démontre que cette intuition de Paul porte des fruits visibles aujourd’hui. Ces exemples d’inculturation constituent une invitation vibrante à la créativité et à l’innovation.
Bravo !!! Jean !!!!!
J’aime innover surtout quand c’est pour répondre à des besoins réels du milieu ! … Et Dieu nous mène à bon port !