Quand s’ouvre le Ciel!
Depuis deux pleines semaines, nous sommes sous le charme de Noël. La Nativité du Seigneur, c’était l’accomplissement des promesses, l’aboutissement d’une longue attente. Noël, c’est la venue en notre chair du Verbe de Dieu. Noël, c’est l’amour de Dieu pour tout le monde. C’est une bien belle fête!
Avec l’aide des évangélistes Luc et Matthieu, nous avons recueilli d’émouvants témoignages sur l’Enfant-Dieu. Chaque fois notre regard en était éclairé, illuminé. C’était d’abord les bergers de Bethléem. Des pauvres. Des marginaux. Avertis par un ange, ils sont allés voir l’enfant, emmailloté et couché dans une mangeoire. Empreinte de naïveté, de simplicité, leur présence nous donne de voir l’enfant, pauvre parmi les pauvres, entouré de Marie et de Joseph.
Ensuite sont venus les mages, des étrangers. Avertis par un astre, ils sont guidés par cette étoile jusqu’à Jérusalem, puis vers Bethléem, où ils découvrent enfin l’enfant et sa mère. Témoignage précieux, celui de ces chercheurs de Dieu, de ces marcheurs à l’étoile, qui nous ressemblent dans notre quête d’absolu, et qui nous montrent en Jésus le roi des juifs, le roi de l’univers sous les traits d’un enfant de chez nous.
Puis il y a eu le témoignage de deux personnages vénérables, Anne et Syméon : poussés par l’Esprit, ils parlent avec audace et clarté de cet enfant que ses parents ont amené au Temple pour le présenter au Seigneur.
Voici qu’aujourd’hui nous atteignons un nouveau sommet de révélation : le regard et le témoignage que Dieu le Père lui-même nous propose. Jésus se joint à tous ceux qui se font baptiser par le prophète Jean. Il se joint à la cohorte des pénitents convertis. Quelle étonnante et profonde humilité de sa part! Et c’est alors que, sortant des eaux du Jourdain, Jésus en prière, voit le ciel s’ouvrir et laisser descendre l’Esprit qui, tel une colombe, se pose sur lui, tandis qu’une voix lui dit : « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui je t’ai engendré. » Cette parole et cette présence amoureuse sont un sommet de révélation sur Jésus. Quoi dire de plus? Comment le dire mieux? Après ces témoins qui ont ajusté progressivement notre regard sur le Christ, voici donc le Père et l’Esprit en personne. Ils apportent le témoignage ultime, décisif sur le Fils et sa mission d’amour.
Jusque-là, c’était des gens comme nous qui portaient le message, des gens informés divinement mais qui nous parlaient depuis leur foi. Maintenant c’est le Père lui-même qui contemple son Fils, qui lui parle. C’est l’Esprit qui se pose sur lui, qui repose en lui, et qui nous le désigne. Nous entrons dans la confidence et l’intimité trinitaire. Les cieux s’ouvrent. Il n’y a plus de secret. Tout est dit. Tout est là. Le Fils peut entreprendre sa mission. Tout rempli de l’Esprit, il se sait aimé du Père et mandaté par lui pour une mission d’amour et de salut pour tous.
En fait, cette parole qui est dite au Bien-aimé nous concerne tous. L’Esprit qui lui est donné nous recouvre nous aussi. Et c’est au dedans de nous-même et dans toute l’Église de Dieu que doit retentir désormais l’ultime témoignage. C’est nous qui sommes les témoins privilégiés de cette venue, de cette présence du Fils de Dieu en notre monde. Par le bain du baptême, Dieu ne nous a-t-il pas fait renaître et ne nous a-t-il pas renouvelés dans l’Esprit Saint?
Nous allons maintenant défaire nos crèches, enlever les lumières et les décorations. Que va-t-il rester dans notre cœur? Quelle révélation en garderons-nous? Quel sens renouvelé du mystère du Christ pour notre vie? Que gardons-nous de plus précieux, de plus grand à la fin de ces festivités, de ces célébrations, de tous nos partages? Sinon que, baptisés dans l’Esprit et le feu, cette parole nous désigne nous aussi : Tu es mon fils, tu es ma fille, moi, aujourd’hui je t’ai engendré pour une vie nouvelle, pour ton entrée dans la plus merveilleuse Espé