On nous dit que c’est notre chance. Que nous vivons en démocratie. Nous avons l’opportunité de pouvoir voter. Le privilège de choisir. La liberté d’être ce que nous sommes. L’avenir est entre nos mains.
Or, des élections, il y en a partout cet automne et l’an prochain, au Québec, au Canada, en France, tout au moins. L’heure approche chez nous de ces grands sondages périodiques, pour des décisions collectives à prendre, tant au niveau municipal que provincial et national.
En réalité, qu’en est-il chez nous comme ailleurs de ces exercices? Nous prêtons une oreille souvent distraite à ces campagnes électorales qui n’en finissent plus. Peu de leurs thèmes nous passionnent. Lassés de les entendre en boucle, peut-être avons-nous le réflexe de syntoniser un autre canal à la radio ou à la Télé? C’est oui, pour le sport, ou la musique, ou telle série! Oui pour n’importe quoi d’autre que le toujours pareil-au-même des mises à jour quotidiennes de la couverture médiatique des chefs de partis.
Car en politique c’est un peu toujours la même chose. On est prudent. Il ne faut surtout pas glisser sur quelque pelure de bananes. On en devient ennuyé ou cynique. Chacun veut tellement gagner. Pour y arriver, il se croit obligé de taper fort sur la tête de l’adversaire. Cette victoire bien éphémère paraît hélas plus importante que celle de bien faire valoir ses propres options, ses orientations profondes, son bilan, son projet, sa propre performance.
Pendant que des bénévoles se désâment dans le porte-à-porte et les appels téléphoniques, pendant que les aspirants députés se démènent dans une stratégie compliquée de contacts ciblés, les grands chefs se gonflent le torse pour bien paraître, pour impressionner, pour séduire lors des quelques heures d’antennes qui leur seront données sur les grands réseaux nationaux.
Tout cela est nécessaire peut-être et sans doute incontournable. Mais c’est beaucoup la parade, le folklore électoral. C’est l’accessoire. Le plus important et le plus intéressant, ce n’est pas cela. C’est bien autre chose! C’est le fond des choses.
Ce qui compte pour chacun, ce devrait être sa réflexion et sa recherche personnelle. C’est le sérieux qu’il y met. Ce sont les conversations de chacun avec ses amis, ses proches, sa famille. C’est l’opinion que tranquillement chacun peut se faire. Ce sont les débats publics et particuliers qui se vivent et les remontées qui se dessinent. Une décision intime finalement arrêtée dans l’esprit de chacun. Vouloir le meilleur pays possible. Vivre un rapport de confiance avec l’un ou l’autre des partis. Se mettre d’instinct à l’unisson de tous les gens de bonne volonté de telle région, de telle province, de tout le pays, qui cherchent le meilleur, le veulent et le décident en vue de rendre possible un mieux vivre ensemble.
Et c’est ainsi que tranquillement, on peut l’espérer, se construira l’unité, le modèle recherché, le pays rêvé pour demain. Un monde plus humain, qui sera à l’image d’un peuple, à l’image de Dieu lui-même.
Fr Jacques Marcotte, O.P.
Québec, QC