En ce temps pascal où nous faisons mémoire plus particulièrement de la Résurrection du Christ, je vous propose de retourner aux sources et faire route avec les premiers témoins du Christ ressuscité.
Mais avant, je vous propose ce témoignage nous venant d’une prison du Brésil, au temps de la dictature.
Pâques en prison !
(Message du Brésil, au temps de la dictature)
Jour de la résurrection : je vous souhaite d’être
aussi joyeux que je le suis. Ce matin, dès l’aurore,
nous avons chanté et prié pour que tout, en nous
et autour de nous, passe de la souffrance à la
joie, delà captivité à la liberté, de la mort à là vie,
de l’indifférence à la lutte.
En choeur, nous improvisons des Sambas. Undes nôtres joue de la guitare. Seule note discordante : l’absence d’un de nos camarades; on l’a ramené mercredi. Il vivra probablement la passion dans sa chair.
Je suis convaincu de n’avoir jamais aussiintensément vécu la Semaine Sainte. Notre situation est semblable à celle du Christ; nous participons mieux à ses souffrances. Elles se prolongent en nous. Mais nous sommes pressés de toutes parts, mais non pas écrasés; ne sachant qu’espérer; mais non désespérés; persécutés, mais non abandonnés; terrassés, mais non annihilés. Nous portons partout et toujours en notre corps les souffrances de mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans nos corps.
Nous ne connaissons pas encore la Pâque libératrice, nous qui sommes prisonniers dans le Christ. Qu’elle arrive pour l’Église! Que notre captivité serve à libérer la Parole divine de toute sujétion et concession. C’est notre mission. Tant qu’elle ne sera pas remplie, nous n’avons pas à nous soucier de notre situation.
Tout ceci nous remplit de joie. Joie de pouvoir souffrir pour le Christ. Joie de mettre toute notre confiance en sa promesse de victoire. Cette victoire vraiment attestée par la Résurrection. Que vaudrait notre foi, si le Christ n’était pas ressuscité ? Je vois ainsi ma vie comme une toute petite chose dans l’espace et dans le temps, toute petite chose qui n’a de sens que par la mort et la résurrection du Christ.
De tout cela, vous êtes témoins !
Luc, chapitre 24, 1- 48
Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, elles allèrent à la tombe, portant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau, mais, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Et il advint, comme elles en demeuraient perplexes, que deux hommes se tinrent devant elles, en habit éblouissant. Et tandis que, saisies d’effroi, elles tenaient leur visage incliné vers le sol, ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici ; mais il est ressuscité. Rappelez-vous comment il vous a parlé, quand il était encore en Galilée : Il faut, disait-il, que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. Et elles se rappelèrent ses paroles.
A leur retour du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. C’étaient Marie la Magdaléenne, Jeanne et Marie, mère de Jacques. Les autres femmes qui étaient avec elles le dirent aussi aux apôtres ; mais ces propos leur semblèrent du radotage, et ils ne les crurent pas. Pierre cependant partit et courut au tombeau. Mais, se penchant, il ne voit que les linges. Et il s’en alla chez lui, tout surpris de ce qui était arrivé.- Et voici que, ce même jour, deux d’entre eux faisaient route vers un village du nom d’Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades, et ils conversaient entre eux de tout ce qui était arrivé.
Et il advint, comme ils conversaient et discutaient ensemble, que Jésus en personne s’approcha, et il faisait route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Il leur dit : Quels sont donc ces propos que vous échangez en marchant ? Et ils s’arrêtèrent, le visage sombre. Prenant la parole, l’un d’eux, nommé Cléophas, lui dit : Tu es bien le seul habitant de Jérusalem à ignorer ce qui y est arrivé ces jours-ci ! – Quoi donc ? leur dit-il. Ils lui dirent : Ce qui concerne Jésus le Nazarénien, qui s’est montré un prophète puissant en ouvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié.
Nous espérions, nous, que c’était lui qui allait délivrer Israël ; mais avec tout cela, voilà le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées ! Quelques femmes qui sont des nôtres nous ont, il est vrai, stupéfiés. S’étant rendues de grand matin au tombeau et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues nous dire qu’elles ont même eu la vision d’anges qui le disent vivant. Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ont trouvé les choses tout comme les femmes avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu ! Alors il leur dit : O cours sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les Prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ?
Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
Quand ils furent près du village où ils se rendaient, il fit semblant d’aller plus loin. Mais ils le pressèrent en disant : Reste avec nous, car le soir tombe et le jour déjà touche à son terme. Il entra donc pour rester avec eux. Et il advint, comme il était à table avec eux, qu’il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent… mais il avait disparu de devant eux. Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cour n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ?
A cette heure même, ils partirent et s’en retournèrent à Jérusalem. Ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, qui dirent : C’est bien vrai ! le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon ! Et eux de raconter ce qui s’était passé en chemin, et comment ils l’avaient reconnu à la fraction du pain. Tandis qu’ils disaient cela, lui se tint au milieu d’eux et leur dit : Paix à vous !
Saisis de frayeur et de crainte, ils pensaient voir un esprit. Mais il leur dit : Pourquoi tout ce trouble, et pourquoi des doutes montent-ils en votre cour ? Voyez mes mains et mes pieds ; c’est bien moi ! Palpez-moi et rendez-vous compte qu’un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai. Ayant dit cela, il leur montra ses mains et ses pieds. Et comme, dans leur joie, ils ne croyaient pas encore et demeuraient saisis d’étonnement, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux.
Puis il leur dit : Telles sont bien les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. Alors il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures, et il leur dit : Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et qu’en son Nom le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. De cela vous êtes témoins.
Actes des Apôtres, 1, 6 – 14 ; 2,42 – 16
Étant donc réunis, ils l’interrogeaient ainsi : Seigneur, est-ce maintenant, le temps où tu vas restaurer la royauté en Israël ? Il leur répondit : Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moments que le Père a fixés de sa seule autorité. Mais vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.
A ces mots, sous leurs regards, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu’il s’en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés ; ils leur dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. Alors, du mont des Oliviers, ils s’en retournèrent à Jérusalem ; la distance n’est pas grande : celle d’un chemin de sabbat. Rentrés en ville, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement.
C’étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée et Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous d’un même cour étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus, et avec ses frères. Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte s’emparait de tous les esprits : nombreux étaient les prodiges et signes accomplis par les apôtres. Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun. Jour après jour, d’un seul cour, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cour. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés.
Pierre et Jean montaient au Temple pour la prière de la neuvième heure. Or on apportait un impotent de naissance qu’on déposait tous les jours à la porte du Temple appelée la Belle, pour demander l’aumône à ceux qui y entraient. Voyant Pierre et Jean sur le point de pénétrer dans le Temple, il leur demanda l’aumône. Alors Pierre fixa les yeux sur lui, ainsi que Jean, et dit : Regarde-nous. Il tenait son regard attaché sur eux, s’attendant à en recevoir quelque chose. Mais Pierre dit : De l’argent et de l’or, je n’en ai pas, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazôréen, marche ! Et le saisissant par la main droite, il le releva. A l’instant ses pieds et ses chevilles s’affermirent ; d’un bond il fut debout, et le voilà qui marchait.
Il entra avec eux dans le Temple, marchant, gambadant et louant Dieu. Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu ; on le reconnaissait : c’était bien lui qui demandait l’aumône, assis à la Belle Porte du Temple. Et l’on fut rempli d’effroi et de stupeur au sujet de ce qui lui était arrivé. Comme il ne lâchait pas Pierre et Jean, tous, hors d’eux-mêmes, accoururent vers eux au portique dit de Salomon. A cette vue, Pierre s’adressa au peuple : Hommes d’Israël, pourquoi vous étonner de cela ? Qu’avez-vous à nous regarder, comme si c’était par notre propre puissance ou grâce à notre piété que nous avons fait marcher cet homme ? Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères a glorifié son serviteur Jésus que vous, vous avez livré et que vous avez renié devant Pilate, alors qu’il était décidé à le relâcher. Mais vous, vous avez chargé le Saint et le Juste ; vous avez réclamé la grâce d’un assassin, tandis que vous faisiez mourir le prince de la vie. Dieu l’a ressuscité des morts : nous en sommes témoins. Et par la foi en son nom, à cet homme que vous voyez et connaissez, ce nom même a rendu la force, et c’est la foi en lui qui, devant vous tous, l’a rétabli en pleine santé.