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Nous deux,

Responsable de la chronique : Caroline Pinet
Nous deux

Croire en demain

Imprimer Par Caroline Pinet

 

Un vieux prêtre a raconté un jour cette histoire, il y a fort longtemps: «Les temps étaient troublés, les esprits chagrins. Le monde entier s’attendait au pire. Puis la nouvelle tomba. Le maire d’un petit village vint informer les villageois qu’il n’y avait plus de doute possible, les scientifiques annonçaient la fin du monde pour le lendemain. Le vieux du village se leva et sortit de la salle de l’assemblée. On le retrouva en train de planter un arbre dans son jardin, imperturbable. Les villageois, étonnés, lui dire:

-Mais comment peux-tu planter un arbre? À quoi cela servira-t-il puisque demain ce sera la fin?

-Demain, c’est la fin, oui, mais aujourd’hui, j’ai encore le temps de planter un arbre.»

Ce conte philosophique m’a toujours interpellée. Il y a une force tranquille, sereine chez ce vieux qui accomplit aujourd’hui ce qu’il doit faire. Était-ce prévu de planter un arbre dans son agenda? Le plante-t-il à la barbe des pronostics afin de ne pas céder au désespoir même quand l’espoir n’est plus possible? L’histoire ne le dit pas et nous laisse l’interpréter. Je pense personnellement que c’est un peu tout cela. Il continue son chemin, ce qu’il a prévu car demain est un autre jour. Si demain disparaît, aujourd’hui est toujours là et il se nourrit de l’espoir de ce jour. Il espère peut-être même contre toute espérance. Il redonne sans doute du courage autour de lui par ce geste insensé mais combien porteur de vie.

 Malgré les annonces catastrophiques de notre monde de demain et des lendemains qui chantent peu, j’entends des jeunes couples qui se forment et qui rêvent d’enfant. Ils me font penser à ce vieux sage. Le désir de donner vie prend le dessus sur le climat et les pandémies. Il est vrai que certains renoncent à mettre au monde des enfants. Depuis le début de la pandémie, la natalité en France a chuté de 13%. Mais, malgré les difficultés que représente la vie actuelle beaucoup continuent de vouloir former ensemble une famille.

Ont-ils tort? À chacun de déterminer ce qui lui convient. Mais les annonces d’un avenir sombre ne datent pas d’hier. Je me souviens d’un professeur, lorsque j’avais 15 ans, qui nous disait qu’en raison de la surpopulation et du monde désespérant qui s’annonçait, il ne voulait pas mettre d’enfant au monde même s’il en désirait fortement. Cela fait de cela plusieurs décennies… Ce questionnement ne date pas d’hier…

Que serait l’avenir si tous renonçaient à mettre au monde un enfant? Imagine-t-on un avenir sans la fraîcheur des enfants? Dans la Genèse, il est écrit: «Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre…». Mission accomplie, disent certains! Mais la vie appelle la vie! L’amour appelle la vie! Il suffit de regarder la nature à l’œuvre qui se renouvelle sans cesse. L’avenir humain n’existe pas sans ceux qui l’habiteront. Donner la vie, c’est croire encore en des lendemains possibles. Et à ceux qui croient, il est urgent de faire advenir le Royaume de Dieu sur Terre. 

 

 

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