Dans la famille principale des flûtes à bec, on distingue les flûtes accordées en do de celles accordées en fa. Les premières comportent la soprano et la ténor, les secondes, l’alto et la basse. Les couples de flûte ont un doigté commun mais en définitive, chacune se distingue par son doigté et son ambitus, c’est-à-dire l’étendue maximale des notes atteintes par l’instrument, l’équivalent de la tessiture pour la voix humaine.
Toutes mises ensemble unissent leur voix pour former un ensemble. Les musiciens savent que cela demande du travail pour qu’un groupe d’instruments produise autre chose que du bruit pour en arriver finalement à de la musique.
Dans la famille, chaque membre par son caractère, son histoire, ses aspirations, ses dons et ses limites, est une flûte particulière qui peut concourir à la dissonance ou à l’harmonie. La dissonance en musique n’est pas à exclure, à condition de la résoudre en harmonie. C’est pourquoi dans le concert familial, les difficultés à s’accorder les uns les autres demandent du travail, de la concentration, une direction et une partition.
Placer la vie familiale sous le signe de la foi suppose de s’en remettre à Dieu pour la direction d’orchestre, à l’Évangile pour la partition. L’harmonie entre tous et toutes nécessite un travail exigeant et parfois de longues répétitions entrecoupées de fausses notes. Certains travaillent d’ardeur quand vous voyez que votre voisin n’a pas travaillé suffisamment sa partie. Les rythmes sont différents mais l’amour circulera quand la patience, la bienveillance, la gratitude et la compassion seront vécues sur une base régulière et si possible quotidienne.
Le professeur de musique de nos enfants à Montréal, Eric Madsen rappelait avec humour l’importance de la pratique :
– Vous n’êtes pas obligés de pratiquer le violon tous les jours. Seulement les jours où vous mangez !
De même, nous ne sommes pas obligés de travailler à créer du lien dans notre famille avec amour. Seulement les jours où nous respirons !