Nous nous en doutions bien. Nous commençons d’ailleurs à y goûter. Il y aura un après TRUMP. Oui, vivement un moment de tranquillité après l’expérience tumultueuse de ces quatre années, où nous avons été bombardés sans cesse par les plus surprenantes décisions émanant de la Maison Blanche!
Nous étions parfois amusés et parfois plus que découragés de voir aller les choses. Vouloir « Make America great again », c’était étrangement vouloir revenir en arrière, c’était essayer de recycler les vieux modèles que nous savions pourtant dépassés. Les USA prenaient dorénavant les tournants à l’envers des tendances et des urgences actuelles.
Fallait-il laisser la chance au coureur? Devions-nous simplement nous armer de patience et attendre la fin d’une incroyable saga? Une majorité d’américains aura donc jugé que la farce avait assez duré. Avec peines et misères, le bon sens a pris le dessus.
Rien cependant n’est encore joué des grands enjeux mondiaux ou locaux qui furent négligés sous le régime à l’ancienne qui vient de céder la place. Rappelons-en quelque uns : la crise des changements climatiques, la question raciale non résolue à l’interne du pays, la semi guerre froide de l’Occident avec la Chine, la Russie, l’Iran, la Corée du Nord et une partie importante du monde arabe, problèmes de l’immigration, de la pauvreté endémique, des conflits en Afrique saharienne, en Asie du Sud-Est, etc. En tous ces chantiers de paix, de justice et de développement, les occidentaux ont fort à faire. Il leur faut compter avec le leadership américain. Nous avons intérêt à travailler ensemble. Nous le pouvons. Nous le devons. Finies les folies!
Les sociétés démocratiques peuvent-elles arriver à se rallier pour un effort commun, constant et fructueux, sachant que chacun travaille d’abord pour lui-même. N’est-ce pas dans la logique et la nécessité d’un gouvernement démocratique que d’être sans cesse remis en question par ceux qui l’élisent? Les grands idéaux que nous ont rappelés à profusion les discours de Joe Biden et de Kamala Harris vont sans doute inspirer les premiers cent jours de ce gouvernement, mais après… Ils seront ce qu’on leur permettra d’être et de devenir.
À long terme, il faudra composer avec la partisannerie, les instincts profonds, les réflexes fabriqués par les siècles qui ramènent sans cesse les mêmes histoires. Au-delà de ces résistances et malgré tous nos handicaps historiques, oserons-nous croire en la sincérité, en la quête têtue de liberté, de vérité, de sagesse qui se font un chemin dans les broussailles de nos échecs et de nos erreurs? Oserons-nous parier sur le gros bon sens? La lumière finira-t-elle par l’emporter sur les ténèbres? Prions pour avoir l’audace d’espérer l’accomplissement des promesses! Et si elles prenaient bientôt la forme de l’avènement d’un immense Royaume confédéré aux couleurs d’Évangile.
Fr Jacques Marcotte, OP, Québec, QC