Burnet, Régis, Peindre la Bible : quand les peintres interprètent les textes sacrés, Novalis, 2020, 296 p.
« L’artiste ne peint pas “le texte” de la Bible, mais la lecture qu’il en a », explique Régis Burnet dans l’introduction à l’ouvrage. Et cette lecture est nourrie de multiples influences : l’enseignement théologique que l’artiste a pu recevoir, les traditions orales auxquelles il a pu avoir accès, l’interprétation en vogue dans la société dans laquelle il vit, les autres images produites antérieurement sur le même sujet et qui forment une tradition iconographique et enfin l’esprit de la commande qui lui est faite… « En résumé, conclut l’iconologue, l’œuvre qu’il fabrique est le résultat de plusieurs variables intervenant à des degrés divers : la tradition de représentation qui la précède, l’exégèse individuelle de l’artiste et le goût du public. »
La démarche que propose cet ouvrage est de la voir comme une interprétation singulière du texte biblique. Une interprétation qui n’est pas inscrite dans les mots, certes, mais une interprétation quand même. Ainsi, comme toute interprétation, l’image s’insère à la fois dans une tradition herméneutique (les habitudes de représentation, les canons iconographiques), tout en représentant un acte de saisie individuel du texte, un “acte de lecture”.
Ce beau livre richement illustré présente les diverses interprétations qu’ont suscité les œuvres les plus influentes s’inspirant de la Bible. A l’aide de nombreuses reproductions de tableaux de maître et de leurs détails les plus significatifs, accompagnées d’un texte clair et pédagogique, ce livre permet de comprendre comment l’art s’est emparé du motif religieux ; et permet de voir comment la compréhension de l’Écriture « grandit avec ses lecteurs ».
Un livre de collection de premier ordre pour tout amateur d’histoire de l’art comme de tout passionné de la Bible.