À la mort d’un croyant, ses proches procèdent à sa toilette funéraire, le parfument et l’enveloppent dans un linceul. La dépouille est ensuite disposée orientée face à la Kaba. Les croyants se rangent derrière l’imam qui, par quatre fois, dit :
Dieu est plus grand !
Puis ils prononcent la formule d’entrée en prière suivie de la fâtiha, à laquelle succède cette oraison :
Seigneur Dieu, pardonne à nos vivants et à nos morts, à ceux des nôtres qui sont présents et à ceux qui sont absents, aux petits comme aux grands, aux hommes comme aux femmes. Seigneur Dieu, celui à qui Tu as permis de vivre, fais-le vivre selon l’islam, et celui qui que Tu as rappelé à Toi, fais-le revenir à Toi en croyant.
Seigneur Dieu, nettoie-le de ses fautes comme on enlève les taches d’un vêtement blanc.
Seigneur Dieu, lave-le donc de ses péchés par l’eau, la neige et la glace [ou : la grêle].
En clôture, les croyants récitent cette prière reçue du Prophète :
Seigneur Dieu, ne nous prive pas de sa récompense; ne nous mets pas à l’épreuve après son départ.
Lorsque le défunt est un enfant, la tradition recommande de prier en même temps pour ses parents. Après le troisième takbir (« Dieu est plus grand ! »), on récite :
Seigneur Dieu, fais de cet enfant une anticipation de bien pour ses parents, un précurseur en paradis et un intercesseur écouté.
Seigneur Dieu, grâce à lui, ajoute au poids de leurs bonnes actions et de leur récompense.
Fais-lui rencontrer les saints de parmi les croyants et épargne-lui, par Ta grâce, les tourments de l’enfer.
Après la cérémonie, on porte de défunt en procession à sa dernière demeure. Ceux qui suivent la dépouille redoublent alors l’intensité de leurs prières en conformité avec cette tradition du Prophète :
Demandez le pardon pour votre frère et priez Dieu de le soutenir, car il est maintenant en train d’être interrogé.
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Michel Meslin, dir., Quand les hommes parlent aux dieux. Histoire de la prière dans les civilisations. Paris, Bayard, 2003, p. p.697-698.