Jan van Ruusbroec (ou, selon la graphie moderne, van Ruysbroeck), latinisé en Iohannes Rusbroquius, francisé en Jean de Ruisbroeck, est un clerc brabançon né en 1293, peut-être dans le village de Ruisbroek (Duché de Brabant) non loin de Bruxelles et mort en 1381 à Groenendael, situé également dans le Brabant. Considéré parfois comme un disciple de Maître Eckhart2, il tient une grande place dans le courant de la mystique rhéno-flamande. (Wikipedia)
Dieu très bon, je te supplie de m’accorder
la grâce de t’aimer de tout mon coeur.
Accorde-moi aussi la grâce
d’aimer et de respecter tous les hommes,
de ne juger et de ne mépriser jamais personne.
Fais en sorte que je ne cherche plus à plaire
à qui que ce soit en dehors de toi,
et que je n’aie peur de déplaire sinon qu’à toi.
Accorde-moi qu’en toute chose et par-dessus tout
je ne veuille poursuivre que ta gloire
et ta volonté très aimable.
Seigneur très aimant, je te demande aussi
que je ne présume plus de moi-même,
mais que je m’appuie entièrement sur toi
et sur tes mérites très saints;
qu’en eux je place mon espoir et ma confiance,
sans toutefois m’abstenir de faire toujours
ce dont je suis capable
Blesse mon coeur, Seigneur, de ton amour,
délivre-moi de toute amitié fausse.
Que je te connaisse et que je sente ta charité,
ta miséricorde, ta sagesse toute-puissante,
ainsi que mon néant et mon infidélité.
Ne permets jamais que j’oublie ta mort et ta passion.
Fais au contraire que j’y trouve mon repos premier,
et que par toi toute peine me soit facile à porter.
Ne m’épargne nulle affliction, nulle croix,
nulle tristesse qui me seraient bienfaisantes
et aptes à m’attache à toi.
Et par les mérites de tes plaies et de ta mort,
et par tout toi-même,
satisfais ton Père céleste pour tous mes péchés,
et supplée à ma négligence et à mes manques.
Enfin, Seigneur très doux, donne-moi la grâce
de ne chercher jamais paix ni plaisir sinon en toi,
et de trouver en toi la cause et la raison
de toutes mes actions.