« Radiographie spirituelle! »
Nous avons pris la longue lecture d’Évangile, où le Seigneur s’explique lui-même au sujet de sa méthode pédagogique. Pourquoi les paraboles? Pour rejoindre tout le monde. Quitte à s’expliquer en particulier avec ceux et celles qui le suivent de plus près, ses disciples.
Les paraboles : des images fortes, fascinantes et familières. Pour dire le Royaume, pour dire le projet de Dieu, nous dire son appel. Elles disent aussi notre réponse, notre positionnement spirituel. Des images porteuses de sens, dans les deux sens, Dieu, venant vers nous, nous, allant vers Dieu.
La toute première parabole, celle du semeur, raconte l’histoire de la semence et de nos « relatives » ferveurs et fécondités. De quoi comprendre que le Seigneur fait bien tout son possible pour nous rejoindre là où nous sommes, là où nous en sommes, pour nous dire malgré tout son amour, sa sollicitude, le don qu’il veut nous faire de lui-même.
Nous sommes bien nombreux à l’entendre. Vaste auditoire de toute l’humanité. Il nous parle à tous, à toutes le langage de la nature, de la vie, de l’avenir. Il nous fait le don généreux de sa patience, de sa providence, le partage de son abondance.
Cette parabole nous dit aussi où nous en sommes dans l’éventail des répondants, depuis le désert du sol pierreux des cœurs endurcis jusqu’à la terre la plus meuble et la plus fertile des cœurs humbles et pauvres, depuis les minces couches d’une terre trompeuse rapidement traversée de sécheresse jusqu’à la terre profonde, abreuvée de sources cachées, mystérieuses, depuis les buissons, les épines, les terrains occupés de nos distractions, de nos superficielles attractions jusqu’au sérieux d’un amour fidèle et profond. Où en sommes-nous? Comment sommes-nous pour le germe divin, le don de Dieu qui demande à prendre racine en nos vies? « La parole de Dieu parle en effet du terrain plus que du semeur », disait le pape François lors de l’Angelus. « Jésus réalise, pour ainsi dire, une RADIOGRAPHIE SPIRITUELLE de notre cœur, qui est le terrain sur lequel tombe la graine de la Parole. »
Chose certaine, le Seigneur en a pris un peu son parti. Il sait nos fragilités, nos inconstances, nos peurs, nos encombrements, nos résistances, nos hésitations, notre bonne volonté aussi. Peut-être sait-il aussi nos va-et-vient de l’un à l’autre de ces états d’âme et de cœur? Il ne s’en fait pas outre mesure. Il est patient. Persévérant. Il nous attend. Il nous donne du temps.
À nous qui sommes ses disciples et qui voulons rendre féconde sa parole en nos cœurs, en nos vies, il redit sa joie, sa reconnaissance, son bonheur de nous voir heureux, productifs, multiplicateurs de cette semence dont il a voulu enrichir notre monde; il nous dit sa fierté de voir lever une moisson pour le royaume. Et qui sait? Si tous les sols ne vont pas devenir un jour champs fertiles et blés murs à la gloire de notre grand Dieu et Père?
Le pape François achevait son entretien par une prière : « Que la mère de Dieu, qu’aujourd’hui nous reconnaissons par le titre de Notre Dame du Mont Carmel, incomparable dans l’accueil de la Parole de Dieu et dans sa mise en pratique, nous aide à purifier notre cœur et à y protéger la présence du Seigneur. »