Malgré toutes les contraintes et les réserves du confinement imposé en raison de la pandémie, nous nous souvenons que cette Nuit est la plus belle des nuits. Elle remplit nos cœurs d’espérance, de paix et de joie. Nous entrons, cette nuit, dans le Jour béni, Jour nouveau où le Royaume annoncé par Jésus prend forme et couleur de vie nouvelle, de réveil, de résurrection. Plus que jamais il nous faut le croire et le vivre!
Comme l’hiver cède la place au printemps, ainsi les temps difficiles de nos souffrances, de nos peines, de nos deuils connaîtront un répit. La joie de l’espérance pascale s’invite et s’installe dans nos cœurs, dans nos vies. Non plus seulement comme une promesse, mais comme une réalité effective, décisive.
Allumons d’abord le feu nouveau pour l’annonce de la Pâque! Qu’il soit cette nuit chaleureuse et belle lumière! Laissons-nous inspirer par le précieux rappel des Écritures! Que les textes sacrés nous redisent les merveilles de la création puis celles, plus admirables encore, de la recréation! Célébrons la grâce libératrice de notre Dieu et Père, ami des hommes et des femmes, partenaire d’une alliance durable avec nous! Suivons à la trace les hauts et les bas de notre réponse! Célébrons à la fin la présence de Dieu lui-même, en son Fils, venu chez nous vivre et donner sa vie jusqu’à mourir en témoignage d’un amour infini pour le Père et pour nous!
Retrouvons, dans le récit d’Évangile, le moment précis de notre délivrance, celui de l’annonce pascale qui sonne l’heure d’une victoire, celle de la divine miséricorde. Voici l’événement le plus important de l’histoire! Non, le mal et la mort n’auront pas le dernier mot. Jésus, le Messie de Dieu, le Crucifié du Golgotha, n’est pas resté enfermé dans la douleur du monde, prisonnier du tombeau. Il est ressuscité comme il l’avait dit.
Les deux femmes, Marie Madeleine et l’autre Marie, sont venues voir le sépulcre, sans doute résignées, habitées d’une mémoire, animées de leur amitié pour le Maître. Elles sont bientôt secouées d’une surprise inouïe : le Crucifié n’est plus là! Il leur faut dire aux disciples la nouvelle qu’il est vivant! Partir vite! Courir! Aller sans crainte! Dans la confiance et la joie! Les disciples doivent se rendre en Galilée. Il les précède là-bas. Ils le verront en tous ces carrefours du monde, en tout lieu d’humanité.
Désormais, il y a une espérance pour celles et ceux qui cherchent, qui veulent voir ce que le Seigneur a fait pour eux, pour le monde. Oui, le Seigneur est le plus fort. Le Christ est vainqueur. Lui-même il a vaincu le mal, le péché et la mort. Baptisés en sa mort, nous sommes promis à la Paix, à la Gloire du Ressuscité. Nous sommes avec lui du côté des vivants quoi qu’il arrive de nos corps fragiles et menacés. Rappelons-nous les mots de Paul aux Romains : « Si par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. »
Frères et sœurs, nous vivons au milieu d’un monde qui souvent s’accommode de ténèbres, de désespérance, de non sens et de mort. Ne nous laissons pas contaminer par la peur, le désenchantement et la tristesse! « Ne nous laissons pas voler notre joie! » nous dit le pape François. Au contraire, gardons-la précieusement cette joie, elle est divine! Qu’elle déborde de nos cœurs, et alors fièrement, humblement nous porterons la merveilleuse lumière de Pâques tout autour de nous! Relevons le beau défi de croire! Célébrons et partageons avec tous le Mystère imprenable de notre foi : « Voici le Jour que fit le Seigneur, Jour d’allégresse et Jour de Joie! » Joyeuses Pâques! Alléluia!