De toutes les saisons, l’hiver est la mal aimée. Beaucoup d’entre nous n’arrivent pas à apprécier ces quelques mois de neige. Et les bottes, les manteaux épais, les tuques qu’il faut absolument revêtir. Et le vent qui fouette le visage et vous gèle la colonne vertébrale. Et les jours trop courts. Et les tempêtes qui bloquent tout. Et la neige qui s’accumule sur les emplacements de stationnement et dans les entrées de maison. Et les autos qui ne démarrent pas. La litanie des méfaits de l’hiver est chantée depuis le mois de novembre jusqu’au mois d’avril. Et il s’en trouve pour reprendre la chanson en plein mois de juillet. Après des siècles d’installation en contrée nordique, nous n’avons pas encore accepté d’entrer résolument dans le climat du pays.
Certains, plus grognons que d’autres, ne remarquent même pas les clins d’oeil du soleil qui viennent de temps à autre nous relancer. Car le soleil continue de caresser la planète, y compris les régions plus rigoureuses que sont les nôtres. Le soleil continue de vanter les beautés de l’hiver et d’annoncer aussi la chaleur de l’été et la douce fraîcheur du printemps.
Notre climat traduit quelque chose de notre existence. Ce n’est pas toujours l’été dans notre quotidien. Les événements se chargent parfois de nous bousculer. Certains traversent des moments plus que difficiles. Ils vivent même des tragédies ou des situations qui laissent peu d’issue.
Mais il arrive qu’une brèche déchire les moments plus noirs pour laisser se faufiler un peu de lumière. Un rayon de soleil vient dire que tout n’est pas définitivement perdu. Un bon mot, une oreille attentive, un sourire, un geste redonnent du courage. Une bonne idée laisse entrevoir des éléments de solution.
Durant ces saisons périlleuses, les disciples du Christ cheminent en essayant de reconnaître la présence de leur Seigneur. Parfois, ils n’y arrivent pas. Ils le cherchent désespérément. Où est-il alors que sa présence me serait si réconfortante? Ce questionnement, cette recherche, cette attente peut être une épreuve pour la foi. L’absence ou la supposée absence du Seigneur me force à manifester la solidité ou la faiblesse de ma foi.
Ce peut être l’occasion de voir le Christ sous un jour nouveau. Sur la montagne des difficultés, le Seigneur peut se laisser reconnaître différemment. Il peut nous appeler à la confiance et à l’espérance. Il peut parler de victoire alors que tout a l’allure de l’échec. Il peut laisser jaillir la vie alors que tout semble mort.
Dans les pires moments de notre vie, il faudrait prier les apôtres Pierre, Jacques et Jean. Leur demander de nous raconter l’aventure de la transfiguration du Seigneur sur la montagne alors qu’il venait d’apprendre que tout finirait mal pour le Messie.