Durant les années ’60 au siècle dernier est apparu un mouvement de retour à la terre. On quittait la ville bétonnée et bruyante. On cherchait un coin tranquille à la campagne. Une petite ferme, des poules, quelques moutons, un jardin faisaient le bonheur des amants de la nature. Certains poussaient la coquetterie jusqu’à refuser la télévision et le téléphone. Parfois même, on installait son campement sans électricité ni aqueduc. Comme aux premiers temps de la colonie.
Ce mouvement de retour à la terre s’est estompé. Plusieurs sont rentrés en ville. Ils s’ennuyaient des activités urbaines. Ceux qui sont restés à la campagne vivent sans trop d’excentricité. La campagne ou la ville est choisie par goût et de moins en moins par idéologie.
Dans ces aller-retour que nous avons vécus ou dont nous avons été témoins, il y avait la recherche d’un bonheur pas trop compliqué. Les gens rêvaient d’une vie simple, avec un rythme pas trop stressant, une atmosphère qui engendre le calme et favorise la paix.
Avec, au bout du compte, la liberté. Nous développons si facilement des dépendances. Nous nous attachons aux choses qui nous entourent au point de nous en rendre esclaves. À force de consommer, nous nous créons des besoins. À trop posséder, nous finissons par être possédés.
Il y a quelque chose de cet esprit quand Jésus, le villageois de Nazareth, lance ses invitations au dépouillement: «Heureux, vous les pauvres… heureux, vous qui avez faim…» Jésus ne bénit pas la misère. Il n’est pas contre la prospérité. Il n’hésitera pas, d’ailleurs, à s’asseoir à la table d’un riche ou d’aller manger chez Zachée. Il invite tout simplement à la liberté. Riches ou pauvres, peu importe d’une certaine façon. L’essentiel, c’est de demeurer libre. Libre pour tenir à la vérité plutôt qu’à la ligne du parti. Libre pour choisir le bonheur plutôt que l’intérêt. Libre pour s’empresser auprès des autres plutôt que de se replier sur soi.
Jésus disait que la vérité nous rend libre. J’ajouterais que la liberté nous rend vrai.