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Aventure spirituelle,

Responsable de la chronique : Suzanne Demers, o.p.
Aventure spirituelle

Élisabeth de la Trinité

Imprimer Par Martyrologe

Le 8 novembre, l’Église catholique fait mémoire d’Elisabeth Catez, mieux connue sous le nom d’Elisabeth de la Trinité.

Née en 1880 à Avor, près de Bourges, Elisabeth passe son enfance à Dijon. Elle avait un caractère difficile et la mort de son père quand elle n’était encore qu’une petite fille la marqua profondément. Elle eut une jeunesse tourmentée. En conflit avec sa mère qui s’opposait à sa vocation religieuse, l’adolescente devint une excellente pianiste et fréquenta les milieux de la haute société, sans jamais perdre son grand attrait pour la vie intérieure.

Elisabeth s’engage au Carmel à vingt et un ans pour y vivre radicalement l’appel à entrer dans ce qu’elle-même appelle « la cellule du cœur », destinée à devenir demeure de la Trinité. Sa vie monastique ne fut rien d’autre que la recherche de l’inhabitation de Dieu dans son cœur : et c’est dans son cœur, dans sa conscience, qu’Elisabeth tenta d’offrir un lieu maternel où l’Esprit en elle puisse engendrer le Verbe.

Atteinte par une forme sévère de tuberculose, elle vécut la dernière année de sa vie dans d’atroces souffrances. Mais c’est durant cette période très douloureuse et angoissante précisément qu’Elisabeth trouva enfin la paix à laquelle elle avait tant aspiré. Assidue à lire les Écritures, surtout les lettres de saint Paul, elle réussit à faire de sa croix un chemin d’amour sans réserve : en témoignent ses notes de Retraites, rédigées peu avant sa mort.

Elisabeth est morte le 8 novembre 1906, à vingt-six ans à peine, en murmurant ces dernières paroles : « Je vais vers la lumière, vers l’amour, vers la vie. »

LECTURE

« Demeurez en moi. » C’est le Verbe de Dieu qui nous donne cet ordre, qui exprime cette volonté.

« Demeurez en moi. » Non pas pour quelques instants, quelques heures qui doivent passer, mais demeurez d’une façon permanente, habituelle. « Demeurez en moi », priez en moi, adorez en moi, aimez en moi, souffrez en moi, travaillez, agissez en moi.

« Demeurez en moi » pour vous présenter à toute personne ou à toute chose ; pénétrez toujours plus avant en cette profondeur. C’est bien là vraiment la
« solitude où Dieu veut attirer l’âme pour lui parler » comme le chantait le Prophète. Mais pour entendre cette parole toute mystérieuse, il ne faut pas s’arrêter pour ainsi dire à la surface, il faut entrer toujours plus en l’Être divin par le recueillement. « Je poursuis ma course », s’écriait saint Paul. Ainsi nous devons descendre chaque jour en ce sentier de l’abîme qui est Dieu. Laissons-nous glisser sur cette pente dans une confiance toute pleine d’amour. « Un abîme appelle un autre abîme. » C’est là, tout au fond, que se fera le choc divin, que l’abîme de notre néant, de notre misère, se trouvera en tête à tête avec l’abîme de la miséricorde, de l’immensité du tout de Dieu ; là que nous trouverons la force de mourir à nous-mêmes et que, perdant notre propre trace, nous serons changés en amour. « Bienheureux ceux qui meurent dans le Seigneur. »

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