Deux mille douze nous en a fait voir de toutes les couleurs. Il y a eu quantité d’événements qui ont ponctué d’euphorie ou de tragique notre calendrier. Depuis les Jeux de Londres, en passant par les révolutions au Moyen-Orient et les ouragans partout, jusqu’aux campagnes électorales de France, des États-Unis, du Québec. Que s’est-il passé pour nous personnellement?
Pour plusieurs d’entre nous il y a peut-être eu du neuf l’an dernier : de nouveaux horizons de travail et d’amitié se sont ouverts, de nouvelles situations de vie se sont imposées. L’année 2013 sera-t-elle pour nous un moment d’ancrage plus tranquille? Où chacun, chacune, nous pourrons être vraiment heureux, féconds, productifs, confortables? Comment y arriver? Allons-nous attendre tout simplement? Compter sur les autres? Nous battre et nous débattre? L’année qui vient sera ce que nous en ferons, nous le savons. Sans doute ensemble, collectivement, mais d’abord chacun, chacune personnellement.
À cet égard, peut-être sommes-nous trop souvent en attente? Comptant sur les autres pour notre bonheur. Ne comprenant pas que notre sort profond ne peut venir que de nous-même. Dans le mûrissement d’un dialogue actif avec Dieu et dans l’exploitation avisée de nos propres ressources. Nous n’aurons qu’en Dieu la force, l’énergie, l’audace de négocier au besoin avec les autres et de nous insérer là où il le faut, là où le Seigneur nous fait signe qu’il a besoin de nous. Ce devrait être notre préoccupation que de vouloir ainsi prendre notre place, celle que lui-même nous donne le goût profond et les capacités d’occuper.
Trop souvent nous comptons sur les autres pour prendre soin de nous, et nous sommes déçus, déclassés, parce que chacun, chacune le plus souvent s’occupe de lui-même, cherchant à se faire valoir et à imposer ses vues aux autres. Il n’y a pas de profit pour nous à entrer dans la course ou dans la danse en nous frottant aux autres dans un épuisant jeu de compétition. Le mieux n’est-il pas de laisser Celui qui a une claire vision de l’ensemble du plan nous assigner la place où il nous veut? Cet acquiescement nous demandera beaucoup d’humilité, de simplicité, d’authenticité, d’esprit de service et de discernement, mais il nous vaudra, pour sûr, une expérience qui nous plaira beaucoup en ce que nous serons confortés dans ce qui nous convient le plus.
L’attitude dont je parle nous dispense de l’inquiétude et des efforts inutiles, et forcément stériles, qui trop souvent nous épuisent. Elle ne veut surtout pas dire n’en faire qu’à notre tête. Le dialogue avec nos pairs et nos supérieurs est d’autant plus possible et souhaitable qu’il pourra se vivre dans le respect de soi et de l’autre. Une amie me traduisait fort bien l’enjeu d’une telle attitude. Je la cite : « Les humains sont ainsi faits qu’ils abusent de leurs pouvoirs sur ceux qui, pour une raison ou pour aune autre, choisissent de ne pas se défendre. Il y a le pouvoir des mots, bien sûr, mais il y a aussi le pouvoir du regard, de la démarche et de l’attitude en général… Relever la tête et marcher bien droit. Je pense que Dieu aime qu’on se tienne ainsi, droit devant lui et devant les autres, mais en Jésus, Christ et Sauveur. Cette position évite la relation binaire qui nous place le plus souvent en position de supériorité ou d’infériorité devant l’autre ou les autres, et je crois sincèrement que lorsque nous nous plaçons ainsi devant Dieu, il est là, bien présent, nous donnant la force nécessaire pour ‘être’ simplement et ‘se dire’ ».
Il y a un abandon dans les mains de Dieu qui veut dire acceptation de ce que l’on est, pour une mission originale et personnelle, un dépassement de soi, un accomplissement inédit, surprenant, à la fine pointe d’un grand amour.
Puissions-nous chacun trouver moyen de ne pas nous prendre pour quelqu’un d’autre, avoir la sagesse de nous incliner devant la douce et sainte volonté de Dieu tant à l’égard de nous-même qu’à l’égard de ceux et celles qui nous entourent, avec qui il nous a placés, avec lesquels il veut nous voir composer en harmonie, prendre part généreusement et dans la confiance à l’œuvre immense du Royaume.