Sandy est venu. Comme les derviches musulmans, il a tournoyé au-dessus de l’Atlantique avant de mettre pied à terre en Amérique du Nord. Il a visité les États de l’est, avec une prédilection pour New York. Puis, il est parti sans prendre le temps de réparer ses dégâts.
L’aventure a été annoncée par les météorologues. Longtemps d’avance, avec des précisions sur le temps, la température, les déplacements, l’intensité, etc. Ils se trompent parfois, les météorologues. Mais souvent, ils tombent pile.
J’admire ces scientifiques comme tous les humains qui observent la nature. J’admire l’intelligence humaine qui perce les secrets de l’univers. Lentement ou à pas de géants, nous allons de découverte en découverte. Tout ce qui nous entoure est offert à nos talents, à notre capacité de connaître pour que nous en percions les lois. Tout est là pour être compris. Albert Einstein s’émerveillait : «Le mystère éternel du monde est sa compréhensibilité… Le fait qu’il soit compréhensible est un miracle.» (Cité par Timothy Radcliffe dans Pourquoi aller à l’église?)
Le miracle éclate particulièrement dans le fait que nous-mêmes, nous pouvons nous comprendre. Mieux que la fleur, mieux que l’animal, mieux que la nature, nous pouvons saisir notre propre personne, corps et esprit. Biologie, psychologie, anthropologie, ethnologie : des mots pour traduire le tracé de l’être humain jusque dans ses profondeurs les plus intimes. Il est merveilleux que nous puissions nous atteindre aussi loin.
Au terme de tout ce qui existe, nous y compris, il y a une intelligence, celle de l’être humain, qui en décortique le «mécanisme», qui en découvre le fonctionnement, qui le relie aux autres êtres. Qui en poursuit aussi le développement. Qu’on pense seulement à l’énorme déploiement du monde des communications : le télégraphe, le téléphone, la radio, la télé, les outils qui font appel à l’informatique… De grandes avancées qui laissent entrevoir d’autres découvertes, d’insoupçonnables découvertes.
Une intelligence accueille tout ce qui existe. À l’autre bout de la chaîne, à l’origine des êtres se trouve une autre intelligence. «Au commencement était la Parole, et la Parole était tournée vers Dieu et la Parole était Dieu.» (Jean 1, 1) Au commencement, avant tout ce qui existe, dans ce commencement absolu, il y a l’intelligence de Dieu. Nous pouvons la soupçonner en contemplant l’agencement de notre univers comme dans la complexité de l’être humain.
En Dieu, tout prend sens. En lui, nous sommes ouverts sur l’infini. Toute chose est appelée au-delà d’elle-même. «Toute sagesse vient du Seigneur, avec lui elle demeure à jamais. Le sable des mers, les gouttes de la pluie, les jours de l’éternité, qui les dénombrera? La hauteur du ciel, la largeur de la terre, la profondeur de l’abîme, qui les explorera? Avant toutes choses fut créée la sagesse, de toute éternité l’intelligence prudente. (Ben Sirac 1, 1-4)