C’était le 11 mars 2011, il y a un an. Un immense tsunami s’est abattu sur les préfectures de Sendai et de Fukushima, au Japon. De gigantesques vagues d’une violence telle que rien n’a pu résister à l’impact. La nature s’est déchaînée. Des milliers de morts et de disparus.
La catastrophe a touché les habitants de la planète d’une manière ou d’une autre. Mes frères dominicains du Japon nous ont tenus au courant jour après jour. Grâce à l’Internet, nous partagions leur peine et leur désarroi.
Un an plus tard, les reportages à la télé et à la radio racontent l’année que les Japonais viennent de vivre. Des centaines de milliers sont encore sans toit. On pleure toujours les disparus. Et les centrales nucléaires continuent d’inquiéter… Du mieux qu’il est possible, la vie reprend son cours. Petit à petit, on reconstruit.
Un reportage à la télé m’a ému. Un minuscule village de quelques centaines d’habitants s’est trouvé complètement isolé du reste du pays. Avant l’arrivée des secours qui ont pris beaucoup de temps à venir, les gens se sont regroupés. Ils ont fouillé les ruines pour récupérer ce qui était encore récupérable : de la nourriture, des vêtements, des couvertures, des planches de bois, des toiles, etc.
Parmi les larmes, à travers les inquiétudes, quelques sourires, quelques cris de joie. Une petite fille heureuse d’avoir trouvé une boite de chocolat. Une femme rit aux éclats devant une armoire pleine de bonnes denrées. Des petits bonheurs devenus de grandes joies! On partage les trouvailles. Tout est mis en commun.
L’imagination se met de la partie. On bâtit des abris de fortune. Les quelques grandes maisons encore debout sont partagées à tour de rôle. Certains s’installent pour la nuit dans des autos pas trop cabossées. On dort tant bien que mal, enroulés dans des couvertures ou des rideaux. L’humour s’en mêle : un grand réservoir est devenu bain public!
Le malheur a rapproché des hommes, des femmes, des enfants. On s’est soutenu mutuellement. On a partagé les bouts de courage qui dormaient au fond des cœurs. On appelle cela : de la résilience, cette capacité de s’adapter aux chocs et aux épreuves, de rebondir. Faire face à la musique! Du japonais pur laine!
Bref, un témoignage qui peut nous soutenir les jours où tout nous paraît catastrophique, les jours de déprime et de découragement. Toutes les nuits ont une aurore.