Dernièrement, Danny Laferrière a été reçu sur le plateau de Tout le monde en parle. On le questionna sur ses lectures, ses auteurs préférés, ceux qu’il aime moins. L’écrivain haïtien place au sommet de la pyramide Le Cantique des cantiques. Il admire le souffle poétique de l’œuvre qui n’a pas son égal dans l’ensemble de la littérature.
Le Cantique des cantiques : un livre parmi les soixante-treize qui constituent la Bible. Un livre unique, très différent des autres. Un long dialogue poétique entre deux amoureux qui savourent l’amour et le bonheur qu’ils partagent entre eux. Curieusement pour un livre de la Bible, le poème ne nomme pas Dieu; il ne fait aucune allusion à la foi. Seul l’amour qui anime le couple est divin.
Bien des biblistes et des exégètes demeurent perplexes devant Le Cantique des cantiques. Ils n’arrivent pas à voir sa pertinence dans la Bible. Ils reconnaissent la valeur littéraire du poème, mais le trouvent perdu, de trop, dans les Saintes Écritures.
Mais beaucoup de mystiques ont trouvé là les mots de Dieu pour dire son amour de l’humanité. Des mots tout simples, des mots au quotidien des fiancés et des amoureux, des mots que Dieu a choisi pour dire l’alliance qui nous relie, lui et nous. «Que tu es belle, ma compagne! Que tu es belle! Tes yeux sont des colombes à travers ton voile.» 4, 1)
«Il faut que je me lève et que je fasse le tour de la ville; dans les rues et les places, que je cherche celui que j’aime. (3, 2) N’est-ce pas dire l’aventure spirituelle, la longue quête de Dieu qui habite les croyants d’un siècle à l’autre?
À l’approche de Noël, alors que la liturgie attirera notre attention sur l’enfant de Bethléem, comme un cadeau inestimable de l’amour de Dieu, pourquoi ne pas relire Le Cantique des cantiques au pied de la crèche?