Au beau milieu d’octobre, la nature sort ses vêtements d’automne. Elle se drape de rouge, de jaune, de brun. Elle porte ses bijoux d’or avant de se dévêtir et de plonger dans un profond sommeil tout au long de l’hiver et de ses froidures.
Nous sommes en Amérique du nord. Vous l’avez deviné, vous qui avez pris racine sur d’autres continents aux saisons et aux climats différents. Si vous demeurez au Québec, le lundi 10 octobre ne se présente pas comme les autres lundis de l’année. C’est congé. Et ce grand congé s’appelle : congé de l’action de grâce.
Parler d’action de grâce, c’est avant tout faire référence à la reconnaissance de faveurs reçues. Dans l’expression, le mot grâce évoque la gratuité, le don, la générosité. Mon bon vieux Robert définit le mot ainsi : «Ce qu’on accorde à quelqu’un pour lui être agréable, sans que cela lui soit dû».
Qui ose ainsi nous inonder de ses bontés? Quel est l’artiste si talentueux qui offre ainsi de la beauté à plein paysage? La nature y est pour quelque chose, beaucoup même. Elle met en œuvre ses recettes, sa chimie. Elle suit des lois inscrites en elle depuis ses origines.
Des lois fascinantes! Je regarde une rose, une feuille d’érable, une pomme, un champ de canola. Autant d’œuvres d’art qui surgissent quand le soleil, la terre, l’eau et quelques semences conjuguent leurs talents.
Mais je ne peux m’empêcher de reconnaître un artiste à l’origine de ce beau déploiement. Il y a un être supérieur à la rose, à la pomme et, avouons-le franchement, supérieur à l’être humain. J’ai du talent, mais pas assez pour inventer une fleur, créer un fruit, à partir de rien. Je peux créer un jardin et faire un paysage magnifique, mais pour y parvenir je dois faire appel à des chefs-d’œuvre qui dépassent les puissances humaines.
Cet artiste aux capacités infinies, à l’origine de toutes les grâces qui nous sont rendues, les croyants l’appellent Dieu. L’action de grâce, c’est d’abord son action. En ce 10 octobre 2011, nous voulons lui rendre cette grâce au moins en reconnaissant son œuvre, sinon en participant au développement de cette œuvre pour le bien-être des humains. Et rendre grâce dans le plus grand respect de la nature : les générations qui nous suivent auront alors la chance de s’émerveiller à leur tour.