Chère maman;
Je t’adresse cette lettre à l’occasion de la fête des mères. Tu nous as quittée, il y a quelques années. Tu es allée rejoindre papa que tu aimais follement. Je suis même persuadé qu’il fut ta dernière pensée de ce côté-ci de la vie. Malgré ton absence, je veux me rapprocher de toi en t’écrivant ces quelques mots.
Tu nous as donné la vie, toute la vie. Mon corps, je l’ai reçu de toi. Mon coeur peut aimer parce que tu l’as fait battre. Mon intelligence des êtres et des choses, je la dois à la guide que tu as été non seulement lors de mes premiers pas sur la terre mais tout au long de ma vie. Mon bonheur est né et se nourrit de la sagesse que tu as partagée avec moi.
J’ai ma personnalité bien à moi. Mais je retrouve en moi quelque chose de toi, beaucoup même. Il m’arrive de remarquer une réaction que j’ai copiée sur toi. Je me surprend à citer un proverbe que tu m’as enseigné. Parfois, la solution que j’adopte est une copie conforme à l’une des tiennes. Bref, je te ressemble. En grande artiste que tu as été, tu m’as peint à ton image. Je suis ton auto-portrait!
Si Dieu se trouve au coeur de ma vie, c’est parce que toi-même tu as habité au plus intime de mon existence. Tu m’as parlé de Dieu en toute simplicité. Tu as laissé s’exprimer sa présence dans ta propre vie. Tu m’as aimé à même l’amour qu’il te prodiguait. Tu m’as transmis la théologie la plus vraie, celle qui reflète le témoignage d’une vie branchée sur Dieu.
Je ne veux pas garder pour moi l’héritage spirituel que tu me lègues, cette sagesse qui donne sens à ma vie. J’espère l’offrir à d’autres. C’est ainsi que je demeure fidèle à ce que tu es pour moi et à ce que je suis pour toi. Que le trésor que tu es soit transmis de génération en génération, d’alliance en alliance.
Pour tout ce que tu as été et que tu es encore dans l’éternité de Dieu, ma reconnaissance ne sera jamais assez grande.
Maman, je t’aime.