La Lybie est au bord du précipice. La Tunisie risque de sombrer dans la guerre civile. Le monde arabe en a ras le bol des dictatures. La situation est désastreuse en Côte d’Ivoire. Haïti n’arrive pas à se relever du désastre de janvier 2010. Des enfants meurent dans l’incendie de leur maison. Des accidents sur les routes. Des villes manipulées par des fraudeurs. Quelques souffrances du temps présent parmi tant d’autres. Sans compter celles que nous vivons personnellement ou que nous avons déjà vécues.
Des terres arides. Des bords de chemin. Des terres de roches. Des terres de ronces. Toutes ces épreuves que subit la planète.
Où est Dieu pendant ce temps? Que fait Dieu pendant que le temps présent souffre? Son silence peut être interprété de bien des façons. La foi que je partage avec des milliers d’autres proclame: Dieu est créateur, Dieu n’est pas destructeur. Il n’est pas l’auteur des tragédies que nous vivons. Dieu n’est pas un terroriste qui s’acharnerait sur les humains. Même si nous appelons les désastres naturels des acts of God, Dieu ne les provoque pas. Dieu n’est pas responsable des malheurs qui nous arrivent.
Dieu ressemble plutôt au semeur de la parabole de Jésus (Matthieu 13, 3-9). Il traverse nos terres et laisse tomber le grain de sa Parole de vie. Le grain tombe partout, même dans des lieux qui semblent stériles comme des attentats terroristes, comme des ouragans violents, comme des souffrances humaines. Même là, Dieu espère que sa Parole puisse germer et produire «du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un» (13, 8).
Dans chacun de nos drames – même les pires, et surtout les pires – Dieu veut reproduire le miracle qu’il a réalisé dans la mort de son Fils. Il voulait que la vie germe dans ce désastre provoqué par la haine humaine. Il veut encore que la même vie nous ressuscite de nos morts et de nos tragédies. C’est la promesse de Dieu: «Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission.» (Isaïe 55, 11)
Quand notre vie traverse une période difficile, quand nos jours ressemblent à une terre pierreuse et apparemment stérile, la croix du Christ se dresse à l’horizon. Elle crie bien fort pour contrer la désespérance: « Voici que le semeur est sorti pour semer. » (13, 3)