Des colis piégés circulent sur la planète. Des bombes sautent à Bagdad. Des tensions énormes tiennent en haleine les Israéliens et les Palestiniens. En Afghanistan, c’est la guerre. Ça brasse un peu partout sur les divers continents.
«Qu’il est difficile d’aimer…», chantait à juste titre notre barde national, Gilles Vigneault. Difficile d’aimer, difficile de vivre en harmonie, de nous entendre entre sœurs et frères humains.
D’après l’évangéliste Luc, les anges auraient chanté à la naissance de Jésus : «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bienaimés» (Luc 2, 14) Le souhait est grand et bien désirable. Mais le chemin pour parvenir à sa réalisation est ardu. Certains diraient même qu’il n’est pas réalisable.
La paix est un idéal bien élevé et les moyens pour y parvenir, si nombreux soient-ils, ne s’harmonisent pas toujours. La paix ne se limite pas à l’absence de guerre. Le Concile Vatican II affirmait : «Pour bâtir la paix, la toute première condition est l’élimination des causes de discordes entre les hommes : elles nourrissent les guerres, à commencer par les injustices. Nombre de celles-ci proviennent d’excessives inégalités d’ordre économique, ainsi que du retard à y apporter les remèdes nécessaires. D’autres naissent de l’esprit de domination, du mépris des personnes et, si nous allons aux causes plus profondes, de l’envie, de la méfiance, de l’orgueil et des autres passions égoïstes.» (L’Église dans le monde de ce temps, 83)
La paix entre les peuples dépend donc du respect des personnes, d’un travail constant pour assurer la justice sociale, de l’effort de compréhension des cultures, de l’acceptation inconditionnelle des autres.
En tout premier lieu, nous faisons avancer la cause de la paix en la pratiquant d’individu à individu. La planète est bien petite, à ce point que tout ce qui y arrive produit une onde qui se répercute d’un continent à l’autre. La guerre au Moyen Orient engendre la violence dans un autre coin du monde. La paix peut, elle aussi, engendrer la paix. Le bien peut lui aussi faire sa place et s’étaler sur la terre.
Nous participons donc, chacun et chacune d’entre nous à l’effort collectif pour donner naissance à des foyers d’unité et de concorde. La paix «est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son divin Fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’aspirer à une justice plus parfaite. (…) La paix dont nous parlons ne peut s’obtenir sur terre sans la sauvegarde du bien des personnes, ni sans la libre et confiance communication entre les hommes des richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices.» (L’Église dans le monde de ce temps, 78)
Et le concile de situer la paix dans son sens le plus riche et le plus profond : «La paix terrestre qui naît de l’amour du prochain est elle-même image et effet de la paix du Christ qui vient de Dieu le Père. Car le Fils incarné en personne, prince de la paix, a réconcilié tous les hommes avec Dieu par sa croix, rétablissant l’unité de tous en un seul Peuple et un seul Corps. Il a tué la haine, dansa propre chair et, après le triomphe de sa Résurrection, il a répandu l’Esprit de charité dans le cœur des hommes.» (Idem)