C’est la coutume d’échanger des vœux à l’occasion de Noël et à l’arrivée d’une nouvelle année. Nous nous souhaitons alors un kaléidoscope de bonnes choses : la joie, la paix, l’amour, le bonheur, la santé, la réussite et même la richesse matérielle au-delà des crises économiques.
Nous offrons beaucoup. En même temps, nous donnons peu, rien de très tangible. Je ne sors rien de mes poches quand je souhaite la paix à quelqu’un. Ça ne coûte pas cher d’espérer la joie ou le bonheur pour un être cher. C’est du gratuit.
C’est là pour rien et pourtant c’est tout. Nous disons ainsi notre attachement. D’une certaine façon, nous faisons une déclaration d’amour, nous exprimons notre amitié.
Ces vœux rejoignent alors toutes ces paroles et tous ces gestes qui forment la gerbe des fleurs essentielles de notre vie. Les dimensions importantes de notre existence ne s’achètent pas avec de l’argent, dans des échanges commerciaux. Elles relèvent de la gratuité. C’est de l’ordre du cœur et ne coûte rien.
Cela ne veut pas dire pour autant que nos vœux soient insignifiants. Bien au contraire. Nos souhaits nous mobilisent. Nous nous engageons à agir dans le sens du vœu que nous formulons. Un souhait de paix deviendrait un mensonge si celui qui l’offre déclarait aussitôt la guerre. Quand nous offrons des vœux à quelqu’un, nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour que ces vœux se réalisent. Nous nous engageons à favoriser la réalisation de ce que nous souhaitons. Et cela en toute gratuité.
À Noël, l’échange des vœux revêt une signification particulière. Le souvenir de la naissance de Dieu au milieu de nous rappelle l’infinie gratuité de l’amour de Dieu à notre endroit. Il n’avait pas besoin ni de nous créer ni de venir partager notre vie. L’amour, et l’amour seul, est à la source de l’initiative de Dieu.
Dans la nuit du monde, une étoile est apparue et a annoncé une aurore nouvelle. Que votre Noël soit tout en lumière, une lumière qui prend sa source dans l’avènement de celui que la liturgie appelle la «lumière, née de la lumière» (Symbole de Nicée-Constantinople). Tout au long de l’année 2011, que la vie vous rapproche en toute gratuité de celles et ceux qui vous sont chers.