Une lance s’enfonce dans la chair du Bien Aimé
Du sang et de l’eau jaillissent de son côté
Du Coeur de l’Amour transpercé
Naît l’Église pour l’humanité
Au pied de la croix
L’Immaculée recueille la rosé immortelle
Au vase virginal de son âme.
Les mains qui ont caressé l’Enfant-Dieu
Ouvertes comme des pétales éclos
Reçoivent la sève rougie
D’un Dieu engendrant dans la mort la Vie.
L’expiration de l’Agneau immolé
A fait éclater la mort
Une sève nouvelle coule maintenant
Sur la terre des vivants
Son divin sang a tracé nos sillons d’éternité
Sur nos routes empoussiérées du péché.
Sa Mère boit à même la douleur
Son baiser trempé aux plaies du Bien Aimé.
Se tissent entre ciel et terre les filaments de sang
Qui élèvent le pécheur jusqu’au trône céleste.
Tout près d’Elle, le disciple entend la promesse de vie :
«Femme, voici ton fils, Jean, voici ta Mère»
L’offrande fait éclater la tendresse
D’un Dieu offrant l’ultime amour
Alors que la mort perce les ténèbres déchaînées
La Lumière traverse les abîmes
S’allume le grand brasier du «consummatum est»
Marie, au pied de la Vie
Reçoit le glaive de l’Amour
Un même sang glorifie le Père
L’Esprit est venu jusqu’à nous
La mort agenouillée
Contemple, vaincue,
L’Amour immolé.
Sur l’autel de l’Eucharistie
Lit nuptial d’un Dieu en croix
Dans la chair et le sang du Fils glorifié
L’humanité épousée reçoit l’Esprit.