On ne connaît pas avec certitude l’auteur de ce poème. Certains l’attribuent à Salomon Ibn Gabirol, poète et savant commentateur des sources juives en Espagne (env. 1021-1058). Pour d’autres, l’auteur serait Cherira ben Hanina Gaon à la tête de l’académie de Pumbédita en Babylonie (906-1006), ou quelque auteur plus ancien encore. Ce poème, bien connu des fidèles, fait partie des prières enseignées dès la prime enfance. Il s’agit pourtant d’une réflexion philosophique sur l’immuabilité et l’Unité divine. Selon la liturgie ashkénaze, le poème se termine sur la providence divine. Dans la tradition séfarade, la fin du poème exprime l’espérance dans la venue du Messie et la reconstruction du Temple.
À la synagogue, le chantre commence le verset et c’est l’assemblée qui le continue.
Maître du monde, qui régnait
Quand tout fut fait selon sa volonté,
Et quand tout sera terminé,
Il a été, Il est,
Il est un, sans second,
Il est premier, Il est dernier
Sans commencement, sans fin,
Sans comparaison, sans ressemblance,
Sans association, sans dispersion.
C’est mon Dieu, mon vivant Sauveur,
Il est ma bannière et mon refuge,
En sa main je confie mon âme
Avec mon âme, je lui confie mon corps.
Avant qu’aucune créature ne fût créée,
Sa royauté fut proclamée.
Lui seul règnera, redoutable.
Il sera dans toute sa splendeur.
À qui le comparer ou l’associer?
Pour toute matière et pour toute forme,
La force et le commandement lui appartiennent.
Sans changement ou transformation,
Il est d’une immense force et puissance,
le roc de mon héritage au jour de détresse,
la coupe de mon destin le jour où je l’invoque,
quand je m’endors et quand je m’éveille.
Le Seigneur est avec moi, aussi je ne crains rien.
Tradition séfarade
Dans son Sanctuaire mon âme exulte
Alors nous chanterons dans la maison de sa sainteté
Il enverra rapidement notre Messie.
Au nom redoutable. Amen, amen,