Le bouddhisme de la Terre Pure, peu connu en Europe, est une des formes du bouddhisme les plus vivantes en Asie. Là, des dizaines de millions de bouddhistes font confiance au Bouddha Amida qui a promis de les accueillir en sa Terre où ils arriveront immédiatement à l’Éveil. Voici quelques-uns des 48 vœux prononcés il y a très longtemps par Dharmâkara et qui se trouvent dans le Grand sûtra du Bouddha de la vie infinie (IIIème siècle de notre ère). Le fait que Dharmâkara soit devenu le Bouddha Amitabha (Amida) est la garantie que ses vœux sont déjà réalisés, d’où l’importance de ce Bouddha pour l’homme aujourd’hui qui est incapable d’accomplir les pratiques difficiles proposées par d’autres écoles du bouddhisme.
Le moine Dharmâkara dit au Bouddha Lokesvararâja :
Aie maintenant la bonté de m’écouter avec attention, car je vais maintenant exposer quel est mon vœu :
Si, moi devenu Bouddha, il y a dans ma Terre des Enfers, des esprits affamés et des naissances animales, je ne veux pas du Parfait-Éveil.
Si, moi devenu Bouddha, les hommes et les dieux en ma Terre, après la fin de leur vie, doivent retourner dans les trois mauvaises destinées, je ne veux pas du Parfait Éveil.
(…)
Si, moi devenu Bouddha, tous les Bouddha sans nombre des mondes des dix directions ne prêchent et ne louent pas complètement mon Nom, je ne veux pas du Parfait Éveil.
Si, moi devenu Bouddha, tous les êtres vivants dans les dix directions qui, de tout leur cœur, se réjouissent dans la foi et désirent renaître en ma Terre n’y renaissent pas, même avec seulement dix pensées, je ne veux pas du Parfait Éveil.
Je ne parle pas de ceux qui commettent les cinq fautes impardonnables ou blasphèment contre la Bonne Loi.
Si, moi devenu Bouddha, tous les êtres vivants dans les dix directions déclarent dédier tous leurs mérites en vue d’atteindre l’Éveil, et, de tout leur cœur, émettent le vœu de renaître en ma Terre; si, au moment de leur mort, je n’apparais pas devant eux entouré par une foule d’assistants, je ne veux pas du Parfait Éveil.
Si, moi devenu Bouddha, tous les êtres vivants dans les dix directions qui, entendant mon Nom, dirigent leur pensée vers ma Terre, cultivent la Source de toutes les Vertus et, de tout leur cœur, développent le désir de renaître en ma Terre, n’obtiennent pas cet effet, je ne veux pas du Parfait Éveil.
Jean Éracle, « Grand sûtra du bouddha de la Vie infinie »,
dans La doctrine bouddhique de la Terre Pure; introduction à trois sûtras bouddhiques, Paris, Éd. Dervy-Livres, 1973, p. 92-93.