Qui s’assemble se ressemble dit le dicton. Les « croyants » épousent les « croyants » et les « athées » épousent les « athées ». J’ai moi-même rencontré mon mari à la pastorale universitaire et tout naturellement, nous avons partagé notre vie et notre foi chaque jour depuis à travers le cycle des quatre saisons.
Mais la vie ne se limite pas à nos regroupements trop humains. Et Cupidon décoche parfois ses flèches pour qu’elles atteignent des cibles fort disparates. Sans cela, ce serait moins drôle ! Ainsi, dans le jeu des associations, on peut associer tant de diversités ! Une catholique avec un protestant. Un musulman avec une catholique. Une agnostique avec un fervent croyant … Il arrive donc parfois que l’archerot couple deux personnes où l’un croit et l’autre pas.
Comment vivre sa foi quand celle-ci nous tient aux tripes et que nous faisons cavalier seul dans le couple sur ce chapitre ? La première des règles est le respect et l’écoute de l’autre. Jeanne, jeune maman, va à la messe seule avec ses trois enfants. Son mari ne vient pas. Souhaiterait-elle qu’il « se force un peu » pour les accompagner ? « C’est vrai, dit-elle, que lorsque je vois les autres couples partager ces moments ensemble, j’ai un pincement au cœur. Mais je ne serais pas heureuse qu’il vienne à la messe pour me faire plaisir. J’aurais l’impression d’une malhonnêteté d’apparat ! J’aime que chacun de nous soit authentique. Et j’ai pleinement choisi cet homme dans ma vie. Il ne croit pas, mais je perçois en lui des pages d’Evangile. Ses réflexions sont un enrichissement pour ma foi, voire un stimulant ! »
Les chemins sont diverses. Plus douloureux est la route lorsque de deux croyants unis, l’un des deux abandonne la pratique de la foi. Pourtant, les saisons de la vie et de la foi sont variées, inattendues. Il y a des détours. Et le couple doit s’armer de respect et de patience. La relation au Christ est une relation de vérité. On ne peut faire semblant. On ne peut exiger de l’autre de faire semblant. Parfois, l’un des deux poursuit la pratique en accord avec ce qu’il croit et sans l’autre bien que le portant toujours en lui.
Tout à l’opposé, il arrive aussi que dans un couple athée, l’un des deux rencontre Dieu et se mette à pratiquer suscitant l’incompréhension de l’autre. C’est l’histoire authentique du producteur Thierry Bizot racontée dans son livre Catholique anonyme qui y relate « les déconvenues et péripéties de cette expérience dans sa famille et son milieu professionnel, témoignant avec humour qu’il faut avoir une sacrée motivation pour faire son coming out spirituel dans le milieu des médias. » Un film en a été tiré « Qui a envie d’être aimé ? ».
La foi est cette drôle de relation à Dieu qui nous fait communier aux autres et qui en même temps relève du très intime spirituellement. Que l’on soit un couple de croyants, de mixte religieux, de croyant/athée, la relation au divin sera toujours avant tout une appropriation personnelle. L’autre, quand cela est partagé, sera un écho de cette foi. Mais chacun doit, malgré le partage, cultiver en amont sa foi. On ne peut pas parasiter la foi de l’autre, ni la lui imposer. Ce serait si contraire à Dieu ! Car Il est ce vent qui souffle la liberté où Il veut. Dieu est liberté mais aussi et surtout amour. Et c’est pourquoi il importe surtout de cultiver l’amour dans le couple, car assurément Dieu y sera présent.
Ce message me rejoint et m’émeut beaucoup. Merci pour ce texte.
Je crois aussi qu’on ne peut imposer la foi à l’autre et qu’il faut cultiver l’amour car Dieu y sera présent.