Vous avez sans doute déjà vu autour des fleurs un grand papillon aux ailes orange avec une dentelle noire. Il folâtre en très grand nombre dans nos régions au cours de la saison chaude. Son nom? Le monarque! Avec sa fière allure, son nom lui va bien.
Saviez-vous que ce bel insecte émigre depuis le nord canadien jusque dans les montagnes du Michoacan au Mexique. Un long périple qui lui fait parcourir entre 3000 et 6000 km chaque année. Pendant le temps de sa migration, il peut franchir jusqu’à 120 km par jour.
Pouvez-vous imaginer le nombre de battements d’ailes qu’il faut produire pour se rendre à l’autre bout de l’Amérique du Nord? Et la somme d’énergie que le papillon doit déployer pour arriver à destination? Une si petite bête qui accomplit un exploit aussi formidable!
Et pouvez imaginer nos propres forces si elles étaient équivalentes à celles des monarques, toutes proportions gardées? Pouvez-vous imaginer les prouesses que nous pourrions accomplir, l’énergie que nous pourrions fournir dans les projets que nous mettons en oeuvre?
J’ai pensé à ces prodigieux papillons en voyant revenir Chantal Petitclerc, bourrée de médailles d’or aux Jeux paralympiques de Chine. Cette jeune femme s’est dépassée à la manière des papillons. En énergie physique, bien sûr. Mais aussi en courage, en détermination, en audace.
En septembre, au moment où le travail reprend ses droits après le temps des vacances, le monarque et Chantal nous disent: « Allez! Foncez!» Ces jours-ci, nous retrouvons le rythme de la vie normale. Nous avons peut-être déjà atteint notre vitesse de croisière dans notre travail quotidien. Les tâches à réaliser sont déjà assez bien délimitées pour plusieurs d’entre nous. Nous mijotons des projets pour l’automne. Les pages de notre agenda recueillent de plus en plus d’engagements
Le monarque et Chantal nous rappellent que nous pouvons faire beaucoup. Et même au-delà de ce qui nous semble être nos limites. Le papillon est léger, fragile. Ses ailes peuvent se déchirer sans difficulté. Mais le monarque fonce. Il traverse de grandes distances avec une énergie qui nous surprend. Son corps si minuscule vit une aventure que même des animaux plus robustes ne peuvent se permettre.
Pour sa part, Chantal aurait pu se replier sur son sort de handicapée. Elle a choisi d’aller au bout d’elle-même. Elle choisit la liberté plutôt que la résignation. Elle a le courage non seulement de vivre mais aussi de relever des défis importants.
Le monarque nous invite donc à la confiance. Confiance en nous-mêmes et en nos ressources. Nous admirons les sportifs, comme Chantal Petitclerc, qui vont jusqu’au bout de leurs capacités. Nous apprécions les gens d’affaires qui réussissent dans leurs entreprises. Nous estimons les artistes dont les prestations sont exceptionnelles. Pourquoi n’essayerions-nous pas d’aller au bout de nous-mêmes?
Il est vrai que la vie trépidante d’aujourd’hui nous pousse à l’activisme. Beaucoup paient de leur santé des excès injustifiables. Les médecins diagnostiquent de plus en plus de fatigues excessives. Dans les milieux de travail, les tâches s’alourdissent à cause des restrictions dans le personnel. Les dépressions et les mononucléoses deviennent monnaie courante.
Il faut donc faire attention et bien mesurer nos capacités. Cependant, tout en faisant preuve de prudence, nous n’avons pas pour autant à mettre de côté l’audace et le courage. Les spécialistes considèrent que nous n’utilisons qu’une infime partie de nos possibilités. Nous pouvons donc faire beaucoup. Il y va de la réalisation de nous-mêmes, de la mise en oeuvre de notre créativité, de notre besoin de productivité. Notre participation à la chose publique, le service que nous avons à rendre dans la société est aussi en cause.
Une nouvelle étape se présente devant nous. Nous avons tout à gagner à l’entreprendre avec énergie. Avec audace. Après tout, nous ne sommes pas seuls. Il y a les papillons… Et Chantal…