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Parole et vie,

Responsable de la chronique : Jacques Marcotte, o.p.
Parole et vie

Homélie pour le 4e Dimanche du Carême (B)

Imprimer Par Jacques Marcotte, o.p.

Choisir d’aller dire l’Espérance

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 3,14-21. »
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

 

COMMENTAIRE

Nous savons le choix du pape François pour des voyages à l’étranger, qui prennent le sens d’une volonté d’aller là où il y a des difficultés, de la pauvreté, une misère criante. Cela lui demande certainement beaucoup de courage. Et de l’audace. Le pape ne fait pas du tourisme. Il ne cherche pas les paradis balnéaires pour se prélasser sur les bords de mer ou à l’ombre des grands palmiers. Non, il fait le choix d’aller voir les pauvres, d’aller porter la bonne nouvelle aux plus pauvres.  Et alors il y a toujours le risque pour lui de se heurter à ceux qui les exploitent. À ceux qui parfois leur font tant de mal. Il veut qu’on sache qu’il prend parti pour les malmenés de la vie. Il a sans doute l’intention d’attirer notre attention dans la même direction, tout au moins vers ceux et celles qui, près de nous, ont la vie dure et difficile. Pour que nous aussi nous ayons envie de compassion et de partage, pour que nous menions la lutte contre l’injustice et l’exploitation de l’homme par l’homme, pour nous puissions éveiller l’espérance dans le cœur des plus désespérés.

Les lectures de ce dimanche  nous provoquent à la compassion à l’endroit des plus souffrants de la terre, en solidarité avec ceux et celles qui prennent soin d’eux en quelque misère qu’ils se trouvent.

La Bonne Nouvelle, toujours attendue, est celle de la miséricorde et de la compassion.  C’est celle d’ailleurs que nous avons reçue dans l’Évangile du Christ. C’est ce précieux message qui nous est rappelée aujourd’hui dans les lectures de notre liturgie dominicale.

Au Second livre des Chroniques, c’est la Bonne Nouvelle de Cyrus, le roi des Perses, qui entend pratiquer à l’endroit des juifs en captivité à Babylone une politique leur permettant d’aller reconstruire le temple à Jérusalem.

Dans la lettre aux Éphésiens, c’est la Bonne Nouvelle d’un Dieu riche en miséricorde qui nous a aimés d’un grand amour. Il nous a fait revivre avec le Christ, avec lui, il nous a ressuscités.

Enfin dans l’Évangile de Jean, c’est la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… pour que tout homme obtienne la vie éternelle, soit sauvé.

Pour bien entendre cette Bonne Nouvelle, pour entrer dans la grâce du salut, il faut reconnaître notre mal, notre infidélité, notre péché.  Et ça nous est bien difficile.

Nous sommes tellement avancés dans les techniques et dans l’intelligence des réalités de la nature, le normal et le pathologique, que nous nous croyons seuls capables de régler nos problèmes.  Or il y a de quoi comprendre, en tous nos malheurs et nos limites, que nous n’y arriverons pas tout seul.  Nous avons besoin de l’aide d’un plus grand que nous.  Il nous faut réfléchir beaucoup à notre fragilité radicale et à nos limites incontournables. Et nous voudrons, bien sûr, accueillir la Bonne Nouvelle du Dieu d’amour sans cesser pour autant d’investir toutes nos ressources humaines et nos énergies pour sauver l’humanité.

En cette liturgie, prions pour que nous ayons la force et l’audace d’aller au bout de nos capacités naturelles de transformation et de guérison, et pour que nous sachions accueillir de Dieu le supplément d’âme et les ressources « surnaturelles » indispensables pour que notre monde soit effectivement et durablement sauvé.

 

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