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Un amour qui fait vivre !

Imprimer Par Jacques Marcotte

En trois dimanches de carême, l’évangile de Jean nous amène cette année au cœur du mystère du Christ. C’était d’abord la femme de Samarie rencontrée au hasard d’un puits, avec laquelle Jésus engage un dialogue où ils parlent de soif, la sienne et les nôtres. La femme accueille dans l’étonnement l’annonce d’une eau vive qui désaltère et fait vivre pour de bon. Nous comprenons que cette eau, c’est le Christ lui-même.

Puis c’était l’aveugle de naissance à qui Jésus donne la lumière du jour, et qui se trouve, suite à cette guérison, confronté rudement à son entourage. Autour de lui, on s’accommode mieux de ténèbres que de lumière! Et c’est dans un regard de foi sur Jésus que s’achève l’illumination de celui qu’un geste du Christ avait mis à part. L’homme n’est-il pas, en ses tourments, un signe de la passion prochaine de son Seigneur?

C’est ensuite l’heure de Béthanie, où nous sortons de l’anonymat des personnages, pour entrer dans un monde familial, où nous retrouvons Marthe, Marie, les deux sœurs éprouvées par la maladie et la mort de leur frère. Confrontées au deuil, choquées peut-être par l’absence de leur ami Jésus, elles éprouvent une grande tristesse; elles se buttent comme nous à l’absurde de la mort. Quand il s’amène auprès d’elles, nous comprenons que Jésus le fait à ses risques et périls. Le récit nous fait bien voir la gravité du geste qu’il pose, mais aussi la liberté profonde qui l’anime. Dans cet apparent cul-de-sac où il rejoint Marthe et Marie et toute humanité avec elles, le Christ se montre un ami fidèle et puissant. Dans la situation qu’il rejoint, il voit sans doute sa mort prochaine. Son trouble et ses pleurs le trahissent. Le tombeau de Lazare figure le sien. Il en appelle à la foi de Marthe pour la suite, quand il pose le geste que nous savons, appelant dehors Lazare son ami. L’amour a raison de la mort. L’amour fait œuvre de résurrection, l’amour du Père pour le Fils, l’amour du Fils pour l’homme et la femme, notre amour les uns pour les autres. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés… Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »

Cet amour dont Jésus parle est donc plus fort que la mort. Il a pouvoir d’arracher à l’enfermement du tombeau. Le signe de Béthanie nous invite à croire à la puissance de l’amour, le sien, le nôtre, notre amour fraternel. Il faudra nous rendre nous aussi jusqu’au bout du don de nous-même à la suite du Christ. Car il a retenti pour nous aussi l’appel de Thomas au moment où Jésus quitte la Transjordanie pour monter en Judée : « Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui ». Et nous comprenons que c’est pour que, par delà les risques de notre engagement avec lui dans l’amour et la fidélité, nous ayons notre chance de vivre et de faire vivre avec lui. Ne sommes-nous pas inscrits dès lors dans le mouvement de la Pâques du Christ, pour que l’Esprit de Dieu nous donne de vivre en lui?

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