Découvert en 1950 dans un tombeau près d’Abydos en Égypte, le manuscrit de la «Vie de Jude» se présente comme un ensemble de feuillets en papyrus, cousus et reliés en cuit. De même que l’Évangile de Thomas, trouvé en 1945 à Nag Hammadi, la «Vie de Jude» est rédigée en copte (langue populaire de l’Égypte) ; mais certains mots y figurent en hébreu, d’autres, plus nombreux, en araméen, d’autres enfin en grec, qui est probablement la langue originale du texte.
Vie de Jude, frère de Jésus est un roman dont les héros sont les quatre frères de Jésus : Jacques, José, Simon et Jude. Mais bien qu’ils soient ici des personnages romanesques, l’auteure ne les a pas inventés : tous appartiennent à l’Histoire et leur existence est attestée par de nombreux textes canoniques. Jacques, le second de la fratrie après Jésus, fut même le chef de l’Église de Jérusalem en un temps où la Rome chrétienne n’existait pas : en somme, le premier pape.
Restait à imaginer la vie de cette famille peu ordinaire dans la Palestine occupée par les Romains : tandis que les disettes s’enchaînent, que les tensions politiques s’exacerbent et que les sectes religieuses se multiplient, les massacres succèdent aux révoltes et le peuple, épuisé, attend le Jugement dernier.
Au soir de sa vie, Jude, le dernier des frères, se souvient et raconte …
Françoise Chandernagor, de l’Académie Goncourt, est une historienne avertie qui maîtrise parfaitement ses sources et en romancière puissante nous transporte dans la Judée du premier siècle. Usant d’une langue aux accents bibliques, tour à tour concrète ou poétique, elle nous donne à voir, par les yeux du frère de Jésus, un monde déchiré dans lequel l’annonce du Royaume le dispute à la tentation de l’Apocalypse.
CHANDERNAGOR, Françoise, Vie de Jude, frère de Jésus, Éditions France Loisirs, 2016.