Dans le clergé d’Amon, des «chanteurs harpistes» participaient aux liturgies. L’un d’eux reçut l’autorisation de placer sa statue dans le temple. Elle pouvait ainsi éternellement porter sa prière matinale au dieu, en action de grâces de l’obtention d’une concession royale pour sa tombe.
[Le chef des…] d’Amon, le chanteur harpiste, […], qui accompagne [le roi] quand il se déplace dans les contrées du Sud et du Nord, le grand… dans la demeure du roi, Amen-em-heb, surnommé Meh, justifié, dit :
«Je lave ma bouche; j’adore le dieu, j’exalte l’Horus qui est dans le ciel, je l’adore. L’ennéade entend, les habitants de la Douat se réjouissent : ils paraissent à ma voix, ils donnent le salut, au rayonnement du disque solaire et lui disent : «Sois le bienvenu, [dieu] grand, ô vivificateur de toute l’humanité, du gros bétail et du petit, de la gent emplumée et de la gent à écailles, de tout œil qui regarde : tu vivifieras le chanteur du roi Meh; il adore ta perfection chaque jour : que son nom demeure à jamais dans la bouche de toutes les races!»
Le chef de tous les chanteurs de la Haute et de la Basse-Égypte, Amen-em-heb, surnommé Meh, dit :
«J’ai été favorisé par mon dieu, le Maître des dieux, Amon, généreux en faveurs, grand en amour : il m’accorda d’obtenir la qualité imakhou[1] dans son temple, sa prédilection m’entourant, son ka étant avec moi, et il décréta que je me joigne à la terre avec les faveurs du roi, dans le lieu où sont tous les dieux.»
Trad. Ch Kuentz, Hommages Champollion,
IFAQ, Paris, 1922, p. 602,603.
[1] Imakhou est un terme qui désigne celui qui est admis à la nécropole et au bénéfice des offrandes funéraires. Ici l’orant, par sa statue, peut obtenir une réversion des offrandes faites au dieu.