Le dieu au gros ventre et à tête d’éléphant est extrêmement populaire. Connu dès l’époque védique sous le nom de Ganapati, le «Seigneur des Gana » (littéralement «des catégories», désignant ici probablement des divinité inférieures), il sera ensuite donné comme l’auteur du Mahâbhârata, le poète Vyâsa n’ayant fait que copier l’épopée sous la dictée divine. Patron des lettres et de l’enseignement, il est le dieu des commencements, celui qui lève les obstacles; on l’invoque toujours au début d’un ouvrage, on place son effigie au seuil des maisons et des temples, ou sur les carrefours. Intégré au cycle de la mythologie shivaïte, il est le fils que la déesse a fabriqué toute seule et que le dieu jaloux a décapité puis remembré avec une tête d’éléphant.
Om! Hommage à toi, Ganapati!
En vérité, tu es [la formule upanishadique :] «Cela tu l’es, Shvetaketu!»
rendue sensible aux yeux!
Nul autre que toi n’es le Créateur!
Nul autre que toi n’es le Protecteur!
Nul autre que toi n’es le Destructeur!
Tu es [la formule upanishadique :] «tout ici-bas est brahman!»
et, de façon perceptible [à nos sens], tu es [aussi] l’âtman, éternellement!
[Disant cela de toi, Ganapati,] je dis l’Ordre! Je dis la Vérité!
Protège-moi!
Protège [le maître] qui parle,
[l’élève] qui écoute;
Protège [le maître] qui donne, qui impartit [l’enseignement]
et protège l’élève qui répète!
Protège-moi, [Ganapati, des dangers qui surviennent]
de par-derrière, [de ceux qui surviennent] de par-devant,
et de par la gauche, et de par la droite, et de par en haut, et de par en bas!
Oui, protège-moi, partout [et toujours, de tous les dangers] d’où qu’ils viennent!
Ganapati Upanishad I et II dans Ganapati Upanishad, trad. fr. J. Varenne, Paris, A. Maisonneuve, 1965, p. 9-10.