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Responsable de la chronique : Denis Gagnon, o.p.
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L’enfant de Bethléem, une révélation de nous-mêmes

Imprimer Par Denis Gagnon, o.p.


Le temps de Noël tire à sa fin. Depuis la mi-décembre, nous avons repris les vieux récits de la naissance du Christ. Nous avons pénétré dans leurs mystères, de bien des façons. Nous les avons enrobés de poésie et de merveilleux. Nous avons déployé les Écritures Saintes jusque dans le folklore et les arts.

Des bergers attendaient un sauveur. Des mages cherchaient un roi. Quand ils arrivent au lieu où se trouve celui qu’ils cherchent, qui trouvent-ils? Un enfant pauvre. Rien qui ressemble à un sauveur. Le roi aurait dû porter des vêtements somptueux. Il est nu, simplement enveloppé dans des langes. Ses parents n’ont pas le prestige des familles royales; ils sont d’humbles ouvriers, probablement des illettrés.

À première vue, la trouvaille est décevante. Mais Dieu offre son trésor le plus précieux: un être humain, une personne. Les bergers arrivent avec l’odeur de leurs moutons; les mages avec de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Dieu offre simplement un être humain, son image et sa ressemblance. Dieu n’emballe pas le cadeau dans des titres de noblesse, dans des vêtements de luxe, dans des richesses matérielles. Dieu offre un être humain, un vivant, un être qu’il aime par dessus tout.

De nos jours, malgré les accommodements raisonnables que nous concédons à certaines religions, le religieux occupe de moins en moins d’espace sur la place publique. On évacue la pensée chrétienne de tout ce qui fait notre culture actuellement. C’est dommage. Le christianisme porte un regard sur l’être humain qui pourrait éclairer la recherche de nos contemporains et leurs relations interpersonnelles.

Le christianisme n’est pas seulement une théologie, une révélation de Dieu. Il est aussi une vision de l’être humain, une révélation de nous-mêmes. Même les athées et les incroyants pourraient s’enrichir de ce regard sur l’être humain.

Comme croyants et comme chrétiens, nous pouvons rendre à l’humanité ce service de la révéler à elle-même comme Dieu l’a fait dans l’enfant de Bethléem. Les chrétiens ne devraient pas avoir honte de leur foi. Ils ne devraient pas hésiter à s’exposer sur la place publique. Ils devraient plutôt être fiers de partager leur vision de l’être humain. Qu’ils le disent: les humains sont fait les uns pour les autre comme le Christ qui est venu pour les autres et est mort pour les autres. Les humains sont des mystères qui ont pour limites l’infini du mystère de Dieu.

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