On se souviendra sans difficulté du tsunami qui avait frappé la côte indienne le 26 décembre 2004. Les médias avaient traité de la tragédie pendant plusieurs jours, mobilisant ainsi une générosité sans précédent à travers le monde. Puis, plus rien. Que sont devenus les habitants défavorisés qui ont tout perdu, maison et famille? Nous n’en savons strictement rien. Par la suite est venu, hélas un nouveau drame sur la scène internationale quand le 29 août 2005, l’ouragan Katrina a dévasté les côtes de la Louisiane. À nouveau les médias sollicitent notre générosité. Ensuite, la nouvelle tombe dans l’oubli. Les médias mettent à mal la fidélité de notre générosité. Ils nous font zapper les événements et passer de l’un à l’autre en allant toujours vers une nouvelle catastrophe, suscitant de nouvelles émotions et laissant pour compte les malheureux qui n’occupent plus l’actualité, mais qui demeurent néanmoins dans la misère.
La fidélité se construit pourtant de petits gestes répétés. Je me souviens du conseil de mon médecin, après la naissance d’un de mes enfants, afin de retrouver ma forme : « Fais deux redressements assis par jour. Vaut mieux deux petits redressements par jour sur une longue période qu’une demi-heure de redressement une fois et ne plus rien faire ensuite… » Son conseil m’a été très précieux. Certes, pour ma remise en forme, mais aussi pour tout mon quotidien. Comment durer dans tous mes engagements? Comment être fidèle? En ayant des objectifs modestes, mais que je sais que je vais tenir jusqu’au bout. La prière devient aussi une ressource précieuse pour demeurer fidèle à cet engagement. En gardant la cause au cœur de la prière, je ne l’oublierai pas dès qu’une autre situation viendra me bouleverser.
De même, comment demeurer fidèle à ce grand engagement qu’est le mariage dans une société hyper sexualisée qui met à mal cette notion même de fidélité? Il s’agit de comprendre d’abord que l’amour n’est pas seulement affaire d’émotion et sensation. C’est ce que voudrait nous faire croire l’air ambiant. S’il en était ainsi, comment ne pas rapidement zapper l’époux pour aller toujours de l’avant en suivant l’humeur de nos émotions? La nouveauté est une illusion de laquelle il faut se méfier. À quoi sert la fidélité? Tout simplement à construire. Construire une relation unique et profonde, impossible à atteindre sans le temps. Construire ensemble des projets qui nous uniront telle la famille qui nécessite une grande stabilité pour être promesse de bonheur.
La fidélité se construit encore une fois de petits gestes répétés au travers le quotidien. Je me souviens d’une conversation entre amies. Nous parlions de nos maris et avions été surprises de nous rendre compte que nous recevions toutes un petit coup de téléphone de notre époux le midi. Et pour chacune cet appel était chéri. Pour chacune, cette petite action répétée ensoleillait nos journées. Notre « moitié » pensait à nous chaque jour lorsqu’il était au loin. Même ces conversations où on a rien de nouveau à se dire étaient un bonheur, seulement parce que celui qu’on aime ne nous oublie pas. Un coup de téléphone, c’est un geste banal, mais répété au quotidien, année après année, il renforce les liens.
Dans un monde où dominent les émotions, les petits gestes réitérés et la prière qui garde notre amour au cœur de nos préoccupations, sont les grands alliés qui mettent au goût du jour la fidélité conjugale.