« C’est mon troisième enfant » dit-elle à ses amies en parlant de son mari. Bien sûr, c’est ironique, presque dit avec tendresse. Pourtant, en blaguant ainsi innocemment, cette femme fait déjà une brèche dans l’unité avec son mari. La prochaine fois, elle affirme, toujours sur le ton de la plaisanterie : « Mon plus jeune range mieux le lave-vaisselle que mon mari! ». On sent déjà poindre un certain degré de reproche. La prochaine étape, il n’y aura plus d’humour : tout repose sur moi et que mon époux n’en fait pas assez…
Quand deux pays font une alliance, au plan international, il serait malvenu que l’un des deux ironise sur l’autre pays. Il s’agirait incontestablement d’une faute diplomatique qui pourrait à terme menacer l’alliance. Les deux pays vont au contraire montrer une vision d’unité et éviter d’étaler les différences. Un couple a aussi besoin d’une alliance solide entre les deux époux, une confiance absolue que l’autre ne le diminuera pas en public, ni en sa présence, ni dans son dos. Ainsi une petite plaisanterie anodine peut toujours faire mal.
En tout temps, il faut bénir sa moitié! Autrement dit, dire du bien d’elle. Cela demande une discipline intérieure de ne pas se laisser aller à l’ambiance du groupe qui parfois aime bien s’amuser à diminuer l’autre sans « méchanceté » bien sûr! Pour contrer cette tendance, inscrivons-nous en porte à faux en ne soulignant que les qualités de notre époux (épouse). Pour cela, il faut déjà cultiver un regard positif sur lui. Exerçons-nous à trouver ses qualités, posons sur notre époux un regard d’admiration qui fera qu’en public, nos mots à son égard seront inspirés de ce regard.
Il s’établit alors dans le couple une réelle solidarité et confiance en l’autre. On sait qu’en tout temps aucune parole blessante ne sera dite. On peut compter sur notre « allié » pour porter un message positif sur soi. Cela grandit chacun des époux. Celui qui bénit, et celui qui est le fruit de la bénédiction. Et ces mots qui tirent vers le haut ont un effet plus que positif dans la relation conjugale. On veut rester à la hauteur du regard que l’autre porte sur soi, et à force de voir le bien en l’autre, on finit par être moins centré sur ses défauts.