13 mars 2016
Souvent, on entend dire : «Je ne suis pas bien charitable.» Que de mamans souhaitent que leur enfant soit «charitable» envers leur petit frère. Que de confessionnaux ont entendu : «Mon père, je m’accuse d’avoir manqué à la charité…»
Dans nos conversations, la charité est une sorte de tolérance, une concession que nous accordons à la bonté. Nous signons l’armistice. Nous faisons la trêve. Nous choisissons de rester tranquille. Nous avons pitié des autres.
Reconnaître que nous ne sommes pas charitables, c’est juger que nous n’avons pas accompli notre devoir. Notre conscience nous tracasse. Pour que je sois quelqu’un de bien, je dois me montrer charitable. Pitié, tolérance, recherche de perfection. Mais est-ce vraiment de la charité?
Par une parabole particulièrement émouvante, Jésus propose sa définition de la charité. Un homme allait de Jérusalem à Jéricho quand il trouva un blessé sur le bord de la route. «Il s’approcha, banda ses plaies en y versant de l’huile et du vin, le chargea sur sa propre monture, le conduisit à une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, tirant deux pièces d’argent, il les donna à l’aubergiste et lui dit : Prends soin de lui, et si tu dépenses quelque chose de plus, c’est moi qui te rembourserai quand je repasserai.» (Luc 10, 34-35)
Admirable! Pure gratuité! Sans intérêt personnel! Sans éclat recherché! Le «charitable» n’agit même pas pour avoir bonne conscience. En face d’un homme qui a besoin d’aide, il répond immédiatement. Devant un blessé, il devient subito un frère généreux. Devant un solitaire, il se transforme en prochain. Il donne. Il donne de sa personne, il donne de son temps, il donne de ses biens… Il s’efface… et l’autre prend toute la place.
Les évangiles nous présentent Jésus sous les traits de ce Samaritain : plein de sollicitude envers les mal pris, soucieux avant tout de servir, discret et anonyme… Aux premières places dans son royaume se trouvent les pauvres, les petits, les exclus. Sa vie leur est entièrement donnée.
Jésus, la charité parfaite…