Les évêques catholiques du Québec ont publié leur traditionnel message du 1er mai, fête des travailleuses et des travailleurs. Cette année, ils nous invitent à réfléchir sur l’équilibre de vie à l’ère du numérique.
L’ordinateur nous entraîne dans des changements dont nous ne pouvons deviner l’ampleur. Bien sûr, grâce à l’Internet, nous avons accès à une bibliothèque extraordinaire. Grâce au téléphone, nous pouvons entrer en communication instantanément avec un ami à l’autre bout du monde. Grâce aux médias, le monde entier peut se mobiliser rapidement pour venir en aide aux victimes d’un désastre dans une région particulière.
Par contre, «l’efficacité des nouvelles techniques d’information et de communication (NTIC) permet aussi aux spéculateurs, en moins de temps qu’il n’en faut pour étudier le bilan d’une entreprise, de faire tomber la valeur des monnaies et des actions en bourse.» Avec pour conséquences la perte d’emploi pour de nombreux ouvriers et ouvrières, l’exploitation de la main-d’oeuvre étrangère, une confiance absolue dans les outils techniques parfois au détriment de la personne humaine.
«Un nouvel art de vivre et une éthique adaptée doivent se conjuguer pour une saine échelle des valeurs où le profit du travail est ajusté au bien des personnes et au bien commun de l’humanité; ils devraient permettre ainsi de maximiser les aspects positifs de la révolution numérique et de minimiser ses effets négatifs.»
Les nouvelles techniques ne doivent pas faire disparaître l’aspect humain de nos relations interpersonnelles. Au contraire, ne doivent-elles pas être au service des personnes, favoriser des rapprochements, développer une meilleure qualité de vie, nourrir les valeurs spirituelles?
Le message insiste pour que nous prenions le temps de vivre: «Dans les technologies modernes, tout ou presque nous incite à atteindre les résultats escomptés de plus en plus rapidement. L’intérêt pour le jardinage, les longues et lentes randonnées pédestres, le pèlerinage de Compostelle ou un film comme le Grand Silence, tendent à démontrer que les hommes et les femmes, acteurs et observateurs de cette révolution, cherchent à faire équilibre à ce qui se passe trop vite et trop bruyamment dans leur vie. La famille devient le lieu important d’ancrage à cet équilibre de vie.» Pourquoi ne pas s’offrir une semaine sans télévision ni ordinateur, comme la chose se fait déjà en certains pays?
«Ce message du 1er mai affirme la conviction que nous serons à la hauteur de ce défi si le travail envahi par les nouvelles technologies demeure au service de l’épanouissement de la personne humaine.»
Vous pouvez lire le message en son entier sur le site de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec: www.eveques.qc.ca
Denis Gagnon, o.p.