22 novembre 2015
Depuis le vendredi 13 novembre, le monde respire la gorge serrée. Paris est assombri par la haine. La ville lumière et tout son pays sont plongés dans les ténèbres de l’horreur. Le dard perce même la dure carapace de la planète et rejoint tous les habitants de la terre.
Nous nous sentons tous français, toutes françaises. Spontanément, nous avons monté une immense chorale et, d’un bout du monde à l’autre, nous chantons La Marseillaise sans trop nous rendre compte que nous fournissons à l’ennemi des mots violents, horribles, brutaux : «Qu’un sang impur abreuve nos sillons…»
Mais pardonnons-nous… Le chant vient de loin. Il a perdu de sa force de frappe. Au bout de plusieurs siècles, il s’est enveloppé de liberté, de fraternité, d’égalité. Et ces trois valeurs sont menacées. En France, et partout sur la planète.
Un monstre veut faire exploser la peur. Il veut écraser, frapper à mort, étrangler…
L’humanité, la France en tête, tient un autre langage. À la haine, nous répondons : L’amour sera plus fort… Nous déploierons l’amitié. Nous nous rapprocherons comme de vrais frères, de vraies sœurs. Nous dresserons la paix comme un étendard.
Ce discours est utopique, c’est vrai. Discours d’adolescent, sans aucun doute. Mais nous avons essayé d’autres armes contre nos adversaires. Sans succès. Seule la méthode de Jésus de Nazareth a fait une avancée. Elle nous a appris d’abord à nous transformer personnellement avant de nous chercher à changer les autres. Que d’abord en nous l’amour dépasse la haine. Il est le seul guerrier qui mérite notre considération et qui peut vraiment changer des choses.
La haine est sans imagination. Elle ne rebâtit jamais ce qu’elle détruit. Elle fascine. Elle offre ses services avec empressement. Ses tentatives essaient de s’imposer. Mais elles n’ont pas de véritable avenir.