Vers l’an 165. Sous I’empereur Marc Aurèle – que la tradition, depuis l’Antiquité, appelait «le Philosophe» – connaît le martyre, avec six de ses compagnons.
Natif de Naplouse, l’ancienne Sichem, Justin était d’une famille païenne. Il reçut une éducation raffinée dans le milieu hellénistique de son époque, et n’eut de cesse de trouver réponse aux sérieuses questions qu’il se posait sur I’existence; c’est pourquoi il fréquenta plusieurs écoles philosophiques, sans toutefois y trouver la paix à laquelle il aspirait.
Sa vie prit un réel tournant quand il découvrit les écrits de l’Ancien Testament, vraisemblablement dans I’interprétation qu’en donnaient les maîtres juifs de ce temps. Par le biais des Écritures juives, Justin aborda le christianisme, à Éphèse sans doute. Pour son adhésion à la foi chrétienne, le témoignage de tous ceux qui pour le Christ étaient prêts à donner leur vie jusqu’au martyre fut d’une importance capitale.
À Éphèse, il prit la décision de revêtir le pallium des philosophes et de commencer un ministère de prédication itinérante de ce qui était désormais pour lui la «vraie philosophie». À Rome, sous Antoine le Pieux, il fonda une école qui se donnait pour but de propager le christianisme.
Justin passa dans l’histoire en raison de la passion et de la cohérence avec lesquelles il défendit la foi chrétienne contre les accusations de ses détracteurs. Cela ne I’empêcha pas toutefois de reconnaître les semences du Verbe présentes bien au-delà des confins de l’Église visible et de cette façon, il enracina l’annonce de la nouveauté chrétienne dans la sagesse des philosophes païens et des prophètes d’Israël.
Justin mourut, dans un lieu qu’on ignore, pour s’être refusé à sacrifier aux faux dieux, après avoir atteint, non sans affronter bien des épreuves, cette sérénité qui avait été le but de toute sa quête philosophique.
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Témoins de Dieu, Martyrologe universel, Bayard p. P. 356