Au début du mois de juin, le pape François a fait une déclaration au cours d’une messe au sujet des couples sans enfant. Dans une société du relativisme, et dont le leitmotiv est « vivre et laisser vivre » cela demandait une certaine audace pour oser dire « Ces couples qui ne veulent pas d’enfants (…) cette culture du bien-être économique qui, il y a dix ans, les a convaincus que c’est mieux de ne pas avoir d’enfant. Comment c’est mieux ! », a lancé Jorge Bergoglio dans son homélie. « Ah c’est sûr, a-t-il poursuivi avec ironie, ainsi, tu peux visiter le monde, partir en vacances, avoir une maison à la campagne, être tranquille… Et c’est sans doute mieux, plus commode, d’avoir un petit chien, deux chats… Ce n’est pas vrai ?, a-t-il demandé à la foule… à la fin, ces couples parviennent à la vieillesse, dans l’amertume de la méchante solitude. »
Ces quelques phrases dites sans langue de bois ont froissé bien sûr la sensibilité des gens qui ont fait ce choix décrié par le Pape. J’ai lu en maints endroits que le Pape avait déçu en tenant de tels propos, que le Pape prônait la procréation dans un monde en surpopulation, et que les animaux étant égaux en droit aux hommes, ces réflexions étaient outrageantes…
Ce pape me rappelle les ires que soulevait Jésus quand il parlait sans ambages de certains puissants religieux…
Il existe un débat et une réflexion sur les animaux et leurs droits. On peut penser que le Pape- qui a pris le nom du Saint proche des animaux- doit les considérer avec un certain respect. Il ne s’agit pas de cela. Les paroles du Pape nous invitent à une réflexion sur le couple et sa relation à la société de consommation. Le couple est-il encore tourné vers le don, la fécondation au sens pluriel – puisqu’il la compare à celle de l’Eglise ?
Il est commode pour ses détracteurs de laisser traîner le bruit que l’Eglise prêche une fertilité irresponsable et encourage ses « followers » à se reproduire sans conscience ! Là n’est pas le discours de l’Eglise ! Elle invite à l’amour et au don.
On me répondait sur cette réflexion du Pape : « Et puis, s’il y a des gens qui ne veulent pas d’enfant et préfèrent avoir des animaux et voyager, qu’est-ce que ça peut faire ? Ils ont bien le droit ! Parfois, quand on ne veut pas d’enfant, il vaut mieux ne pas en avoir plutôt que de les rendre malheureux ! »
L’Eglise convie et nous invite à réfléchir… Dans le tourbillon de la société qui nous pousse vers une consommation effrénée et qui à coup de publicité –partout- nous promet le bonheur, comment prendre du recul ? La société telle qu’elle est véhiculée nous fait croire que sans argent, on est malheureux… Elle nous raconte que pour être émancipé il nous faut une belle carrière, une grosse maison, plusieurs voyages par an, une résidence en campagne, une belle bagnole, voire deux. Et les enfants, ça coûte si cher ! En 18 ans, vous aurez dépensé 200 000 euros pour lui !
Le Pape vient rappeler la valeur suprême de la vie. Ils ouvrent les couples vers l’autre, vers le don car la société pousse vers le repli sur soi.
Vivre replié sur soi, englué dans le confort et la consommation faire courir le risque à la planète entière de faire disparaître toute forme de vie sur Terre. Il faudrait 4,4 planètes si chaque humain vivait comme un Nord-Américain !
Appeler à la vie n’est pas inconscient de la part du Pape. Rappeler que le bonheur n’est pas dans l’argent mais dans les êtres qui nous entourent n’est pas un scandale.
Les familles sont si malmenées, merci François pour ces bonnes paroles d’espérance pour ceux qui ne sont pas dans le coup et qui n’ont rien compris au bonheur du monde ici-bas…