En quoi croyons-nous ? En qui croyons-nous ? Croyons-nous dans le couple que nous formons ? Croyons-nous au sacrement du mariage ? Croyons-nous en l’autre, en celui qui a uni sa vie à la nôtre ? Que nous enseigne la société ? Et l’Église ?
Tant de questions ! Pourtant, en répondant à ces questions, nous pourrons établir la santé de notre relation conjugale…
La société nous enseigne essentiellement à croire en nous-mêmes. En psychologie, nous savons qu’il est important de croire en soi. Croire en soi et s’aimer serait signe de santé psychologique capable de donner les outils nécessaires afin de bâtir une relation solide avec l’autre. Le fait de nous aimer nous permet d’aimer l’autre. La confiance en soi permet d’être capable d’avoir confiance en l’autre, à croire en lui.
L’Eglise nous demande d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Il est donc essentiel de faire le « ménage » à l’intérieur de soi afin de mieux aimer. Malheureusement, la société confond parfois le fait de s’aimer soi-même, de penser à soi d’abord avec l’égoïsme. S’aimer, c’est être capable d’évaluer ses limites, mais c’est aussi d’être capable de penser et se donner aux autres.
On doit bien concéder que nous, pauvres humains, sommes bien peu nombreux à être capables d’une saine estime de soi. Plusieurs d’entre nous avons des blessures qui entraînent des limites. Nous aimons également parfois mal l’autre. Nous attendons plus de sa part ! Nous voulons parfois surtout être aimés. Faudrait-il alors ne former couple que lorsque nous sommes absolument sains ? La majorité des pauvres éclopés de la vie devrait alors renoncer à la vie à deux ? A moins d’être profondément perturbés psychologiquement, nous pouvons tous avancer sur le chemin de l’engagement conjugal avec nos pauvretés…
Avancer dans le mariage avec nos pauvretés, pour la plupart d’entre nous, suppose d’emprunter un chemin d’humilité. Il nous faut également avoir envie de nous améliorer. Et développer le pardon pour l’autre qui a sa part de blessures qui le font cheminer à nos côtés en claudiquant. « Tu vois la paille qui est dans l’œil de l’autre et tu ne vois pas la poutre qui est dans le tiens ! »
Heureusement, Dieu, en qui nous croyons, est miséricordieux ! Il avance avec nous sur nos chemins sinueux. En Lui, nous nous fortifions, nous avançons avec ce goût de recherche de « sainteté » ! Croire en Dieu, c’est nous permettre d’avancer avec ce que nous avons ! Au lieu de nous désoler du peu que nous avons à offrir : nous devons y aller avec ce peu à offrir. En gardant notre regard tourné vers Dieu nous saurons apprendre à aimer l’autre puisqu’Il est la source infinie d’Amour.
Apprends-nous à aimer Seigneur ! Notre peu se multipliera comme les cinq pains et les deux poissons…