La dernière semaine a été particulièrement éprouvante pour les canadiennes et les canadiens. Deux attentats contre des membres des forces militaires ont conduit à la mort de deux soldats. Les deux tireurs sont morts, eux aussi. Des lieux symboliques ont été profanés. Des familles et des amis ont été bouleversés. Devant le terrorisme qui essaie de se faire une place chez nous, le pays est atterré.
La liturgie – d’habitude, calme et bien rangée – s’est montrée particulièrement perspicace durant cette semaine. Elle laisse entendre que nous pourrions lire ces événements dramatiques à la manière dont nous interrogeons la météo. Dans l’évangile de saint Luc au chapitre 12, Jésus nous invite à reconnaître le moment où nous sommes, le temps qu’il fait. Sans renier le passé et sans oublier l’avenir, porter notre attention sur le moment présent. Posons le regard de l’Évangile sur les événements des derniers jours et leur prolongement dans les jours, les mois, les années qui suivent.
Méfions-nous de nos réactions. Peut-être sommes-nous tentés de répondre à la haine par la haine. Nous devons refuser d’imiter nos ennemis et d’entrer ainsi dans une escalade de la violence. De nous lancer mutuellement la haine comme on se relance la balle sur un terrain de tennis. En face du mal, plutôt que de copier nos adversaires, osons la créativité! Soyons créatifs dans nos attitudes et nos comportements.
Il faut punir les coupables, sans aucun doute. Davantage, il faut changer des mentalités, favoriser des dialogues, construire des ponts. Les terroristes ont besoin de guérison plus que de punition.
Pourquoi le temps où nous vivons est-il aussi marqué par le terrorisme et la haine? Il faut prendre le temps d’écouter cette question et de dégager des éléments de réponse. Tout en étant convaincus que la guerre n’est pas une solution. Elle fait partie de l’escalade de la violence. Dans tous les Guantanamo du monde, on cultive la haine et on prépare d’autres conflits.
Saint Paul exhorte la communauté chrétienne d’Éphèse: ‘’Avec beaucoup d’humilité, de douceur, de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour… Rassemblés dans la paix, ayez à cœur de garder l’unité dans un même Esprit.’’
C’est à nous aussi que s’adresse l’Apôtre. Si nous avons le courage de vivre l’exhortation de saint Paul, nous deviendrons des témoins dans le monde. Nous annoncerons une humanité nouvelle. Cette humanité, nous la proposerons autant à nos ennemis qu’à nos amis et à nos frères et nos sœurs dans la foi.