Le 25 février 398, Jean Chrysostome fut sacré évêque de Constantinople malgré l’opposition de Théophile, évêque d’Alexandrie, qui le considérait comme un « parvenu ». Jean entreprit aussitôt la réforme du clergé, de l’ordre des Veuves, des moines et des fidèles assidus aux spectacles immoraux. Pour ce faire il aménagea la liturgie, remit en vigueur les offices de nuit et les processions aux flambeaux. Les relations avec Théophile, troisième évêque de la chrétienté, ne tardèrent point à s’envenimer. Cité à comparaître devant le concile « du Chêne », en 403, Jean refuse et est condamné à l’exil. La renommée de Jean ne cessant de croître, l’empereur Arcadius, le condamna à s’exiler plus loin encore. Le 13 septembre 407, épuisé par les marches interminables sous la pluie ou sous un soleil de plomb, Jean pria pour qu’on le conduisit à la chapelle de saint Basilique. Après s’être fait revêtir de blanc et avoir communié, il rendit l’âme en prononçant une dernière fois sa parole favorite : « Gloire à Dieu en toutes choses. Amen. »
Quand j’écoute avec attention la lecture des épîtres du bienheureux Paul, deux fois par semaine, souvent, et même trois ou quatre fois, lorsque nous célébrons les anniversaires des saints martyrs, je saute de joie, tout au plaisir d’entendre cette trompette spirituelle, je suis plein d’enthousiasme, je brûle de tendresse pour lui, je reconnais la voix mon ami, je crois presque le voir devant moi et de l’entendre disserter.
Mais aussi, je souffre et supporte difficilement que tous, comme il conviendrait, ne connaissent pas un tel génie. Il y en a même qui sont d’une ignorance telle qu’ils ne savent même pas exactement le nombre de ses épîtres. Ce n’est d’ailleurs pas qu’ils soient dépourvus d’esprit ; c’est qu’il ne veulent pas avoir assidûment en main les écrits de ce saint.
Pour moi, ce que je sais, si tant est que je sache quelque chose, ce n’est pas parce que j’aurais une intelligence hors pair. Je le sais parce que j’ai pour saint Paul une immense affection qui fait que je ne cesse jamais de lire ses écrits. Celui qui aime sait mieux que tout autre ce qui concernent celui qu’il aime, parce qu’il a plus de souci de lui. C’est ce que montre saint Paul en écrivant aux Philippiens : il n’est juste à mes yeux, d’avoir pour vous tous ces sentiments, car je vous porte tous dans mon cœur, vous qui, dans nos liens, et pour la défense et l’affermissement de l’Évangile, vous associez à moi.
Si donc, vous aussi, vous voulez bien écouter attentivement la lecture de ses épîtres, on ne pourra rien vous demander de plus. Car elle est vraie, cette parole du Christ : cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. Aussi bien, puisque nombre de ceux qui sont ici réunis avec nous ont charge de femme, d’enfants à lever et de famille à gérer, ils ne peuvent pour toutes ces raisons s’atteler tout entiers à pareille besogne. Que chacun s’applique, alors, au moins, à recevoir le résultat du travail de ceux qui ont le temps de s’y adonner. Mettez autant de soin à écouter leurs commentaires que vous en mettriez à gagner les richesses de ce monde.