Dans sa toute récente Exhortation apostolique « Evangelii Gaudium » (24 novembre 2013), le pape François écrivait : « Il existe une modalité concrète pour écouter ce que le Seigneur veut nous dire dans sa Parole et nous laisser transformer par son Esprit. C’est ce que nous appelons « lectio divina ». Elle consiste dans la lecture de la Parole de Dieu à l’intérieur d’un moment de prière pour lui permettre de nous illuminer et de nous renouveler ». Lire la Parole de Dieu à l’intérieur d’un moment de prière...
Christophe de Dreuille, prêtre du diocèse d’Aix-en-Provence et Arles, supérieur du séminaire de Saint-Luc, à Aix et professeur d’Écriture Sainte, anime divers groupes de « lectio divina ». Collaborateur de Bible chrétienne (« Épitre de Paul » Anne Signer, 2009), de Culture et christianisme et d’ « Artistes , écrivains et savants face à Dieu », (Collection « Chemins de la foi » no 4-1, Cerf. 2009), l’abbé Drouille a publié chez Lentilleux, en 2009, une invitation à la « lectio divina » : « Nourris-toi de la parole » et en 2013, « Lectio divina, un chemin pour prier la parole de Dieu » (Cahier Évangile no.164).
Ce Cahier Évangile no 164 est exceptionnel. Il décrit pour un non-initié une pédagogie de la
« Lectio divina », un cheminement des plus simple, susceptible de faire entendre la Parole de Dieu à travers les Écritures. Inspiré de deux rencontres inoubliables, celle du Christ ressuscité sur le chemin d’Emmaüs (Lc 24 : 13-35) et celle du diacre Philippe sur la route de Gaza (Ac.8.26-40), ce Cahier Évangile décrit ce que pourraient être les étapes d’une « lecture divine » quotidienne: une lecture des Saintes Écritures, paroles d’un Dieu désireux d’entrer en conversation avec nous.
Converser avec Dieu, le défi bien qu’idéal, est abordable. En 2007, à Lourdes, nombre de personnes, catéchètes, jeunes et adultes ont découvert par expérience la lecture priante des Écritures. Si le mot « lectio divina » recouvre moult pratiques depuis la réflexion initiatrice de Guigues le Chartreux au XIIe siècle, Christophe de Dreuille nous livre en ce Cahier Évangile sous-titré « Chemin pour prier la Parole de Dieu », une pédagogie en quatre échelons, destinée à l’Église contemporaine et sa redécouverte de la « Lectio divina ». La préoccupation de l’auteur n’a rien d’utopique. Le risque est grand de faire de la « Lecture divine » une sorte de démarche proposée indistinctement à tout groupe de prière ou cercle d’études bibliques. C’est, une fois encore, le pape François qui rappelait que « les Saintes Écritures sont le témoignage sous forme écrite de la Parole divine, le mémorial qui atteste l’événement de la Révélation. La Parole de Dieu, précise-t-il, précède et dépasse la Bible. C’est pour cela que le centre de notre foi n’est pas seulement un livre, mais une histoire de salut et surtout une personne, Jésus-Christ, Parole faut chair ». La « Lectio divina » s’emploie précisément à contrer toute déviation, et partant des textes bibliques, permet de recevoir la Parole de Dieu comme le lieu par excellence pour vivre la rencontre avec Celui qui nous parle.
La « Lectio divina » a une longue histoire. Dès le 3e siècle, Origène s’appuyant sur Matthieu 7,7 donne les principaux traits de toute lecture divine : frapper, chercher et demander si l’on veut atteindre à une pleine compréhension des Écritures. « Plus que l’étude, enseigne Benoît XVI, il s’agit, par la grâce des Saintes Écritures, de l’intimité avec le Christ et la prière.»
Christophe de Dreuille nous présente donc dans ce Cahier Évangile un processus qui, sous la conduite de l’Esprit Saint, permettra à la Parole de Dieu de porter fruit. On ne peut, apporte-t-il comme exemple, découvrir une pièce musicale en un instant; encore faut-il se soumettre au temps et faire l’expérience de la durée pour en suivre le mouvement et en goûter la plénitude. Ainsi en est-t-il de la Parole de Dieu. Pour qu’elle devienne vie et parole en nous, il lui faut du temps, un milieu et la prière. L’exemple classique demeure le grain semé en terre. La loi de germination intègre le temps comme condition nécessaire pour la formation d’un épi, puis un épi plein de grains.
Concernant l’expérience de la « Lectio divina », Christophe de Dreuille présente donc une pédagogie en quatre échelons. Au premier plan, la lecture conjuguée avec le temps. Il importe, il va de soi, de consacrer du temps à la lecture du texte sacré. Une lecture simple et attentive des saintes Écritures s’avère déjà présence divine. Elle demande silence, attention et disponibilité pour tant qu’elle doive nous faire parvenir à la contemplation. Si cette première étape de la « lectio divina » demande du temps, il est non moins de la plus haute importance que toute lecture spirituelle d’un texte biblique soit saisie dans son sens littéral. D’où l’obligation d’un bon commentaire sinon d’un bon maître à penser.
De la simple lecture suit le deuxième échelon, la méditation. L’auteur décrit celle-ci en termes de rumination. Attention: ne pas confondre méditation et raisonnement. La méditation est accueil, ouverture, désir de compréhension. Ne pas cherchons ce faisant des applications concrètes, immédiates et personnelles, voire même apostoliques. Laissons fermenter la Parole en notre esprit et notre cœur, tel est l’objectif de la méditation.
Comme troisième échelon, les deux premières étapes ayant permis d’accueillir la Parole et d’en creuser le sens, vient un temps de prière, réponse du croyant au Dieu qui lui parle dans les Écritures. Prier le texte ou le laisser prier en nous. Cela peut être sous forme de pardon demandé, d’intercession ou de louange. Il importe ici de transformer les textes en courtes prières, simples invocations, brèves paroles qu’on répète intérieurement. Tant les unes que les autres soutiendront une prière plus profonde, un état de prière. Il est important de consacrer un certain temps à la prière: temps libres, adoration eucharistique, un temps fixe si possible. Le tout indistinctement conduira à la contemplation.
La contemplation, quatrième et dernier échelon de la « Lectio divina » . Enclenchée par les précédents échelons et enrobée de silence, la contemplation fait l’expérience de la présence de ce Dieu qui nous aime, nous parle et écoute notre prière, même si nous n’en percevons pas la moindre évidence. Comme disait Sacha Guitry : « Lorsqu’on vient d’entendre du Mozart, le silence qui lui succède est encore et toujours de lui ». Comme est chanté chaque matin avec le psaume 95 : « Entrez, inclinez-vous, prosternerez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits ». Il s’agit non moins de vivre ici le don reçu, la présence, non pas un sentiment, une expérience sensible, mais une grâce reçue inexprimable dont nous pourrons nous rappeler dans les temps d’aridité.
Chacun de ces quatre échelons constitutifs de la pédagogie présentée par Christophe de Dreuille est formé en premier lieu d’un enracinement biblique, exemple tiré de la Bible, puis en second lieu d’une mise en œuvre. Se rendre plus présent à celui qui est déjà présent. L’un et l’autre exercice sont destinés à tout intéressé par la pédagogie pratique et désireux d’apprendre les exigences de ce cheminement vers Dieu pour une authentique expérience de dialogue avec Lui.
Pratiquement, en terminant, la lecture d’un texte sacré en contexte de « lectio divina » pourrait engager les questions suivantes : « Seigneur, qu’est-ce que ce texte me dit à moi ? Que veux-tu changer dans ma vie avec ce message ? Ce texte m’intéresse peu : pourquoi m’ennuie-t-il ? Qu’est-ce qui m’interpelle dans cette Parole ? Et pourquoi ?»
Si quelque souci de profondeur spirituelle nous interpelle, la « lectio divina » constitue certes l’un des moyens essentiel des plus contemporains.
Jacques Sylvestre o.p.
Cahiers Évangile no 164
Ed. Cerf 2013.
Je viens de créer une nouvelle boîte mail car j’ai été piraté.Je faisais partie de ceux qui reçoivent les documents de lectio divina de Christophe de Dreuille. Je voudrais de nouveau continuer. J’ai tout perdu mes contacts. J’aime bien et je travaille avec en catéchèse au Lycée de Wallis. Merci
j’aimerai acheté le livre Nourris toi de la Parole
je désire reprendre après cet arrèt non voulu anne marie oblate st benoit
habituée de la lectio divina depuis plusieurs année, je n’ai pas reçu la dernière et elle me manque ENORMEMENT !
Merci pour tous les textes reçus, ils sont pour moi une nourriture…et j’en fais mon bâton pour la journée.
Espérant recevoir la 10e
Nous souhaitons nous familiariser avec la lectio divina des textesvdu noiveau testament. Nous av
Avons pu participer à une recollection qui nous a fait decouvrir l’importance de la lecture d’evangileb dans notre vie de chretien . Un ami nous a parlé de votre site avec beaucoup d’enthousiasme . C’est pourquoi nous vous contactons .
Je recois depuis plus de 5 ans la lectio divina qui me nourrit tous les jours.Or depuis le6 juin je n’aurais plus rien reçu et je n’arrive pas à vous contacter. Pouvez vous m’envoyer le parcours à partir de juin?
Merci pour toute cette richesse reçu. Valerie Thiriet
Nous ne sommes pas à l’origine de cette lectio divine que vous recevez. Vérifier l’adresse du site en question.
bonjour, moi aussi je ne recois plus lectio Divina depuis septembre?
Ce n’est pas nous qui vous faisons parvenir les lectio divina. Il s’agit d’un service indépendant du nôtre.
Bonjour, je vous remercie de m’envoyer systématiquement les commentaires de Lectio Divina que ne reçoit plus régulièrement depuis plusieurs mois.
Merci d’avance.
Régis DENAES
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