Joseph et Marie ont dû se rendre à Bethléem pour le recensement. Le voyage a été pénible et Joseph, pressé par la tombée de la nuit, cherche un endroit où loger. Combien de portes qui se ferment, combien de visages froids pourra-t-il encore endurer? « J’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli. » Mais Joseph sait qu’au-delà de l’offense des hommes, c’est la Volonté de Dieu qui s’accomplit, et qu’elle sera féconde.
Marie souffre paisiblement. Son fardeau est léger. C’est déjà son Fils qui la porte, davantage qu’elle ne Le porte. La douce plainte de Marie dans la nuit, son parcours sinueux dans Bethléem, préfigurent la longue marche de son Fils dans Jérusalem, portant sa croix.
Joseph et Marie sont sereins. Si les oiseaux du ciel ont un nid où rester, comment Dieu ne pourrait-il pas donner un abri au Divin Roi? Le Christ avait d’abord trouvé hospitalité dans le ventre de Marie. Ce soir, la Mère et le Fils, ensemble, trouveront hospitalité dans le monde des humains, en vue de la grande Rédemption.
Cette nuit étoilée, c’est celle du Très-Haut. Et dans l’obscurité surgit celui qui est la Lumière. Comment croire que Marie n’est pas en extase en voyant le visage de Celui qu’elle portait? Car l’enfant fragile dans ses bras, elle Le reconnaît déjà comme son Père spirituel, duquel elle apprendra tout. Marie est première dans la contemplation du Verbe Incarné. Elle et Lui, ils ont déjà des échanges muets.
C’est le moment éternel, autour duquel tourne l’histoire du monde, ainsi que nos vies; la naissance de Jésus, par Marie, dans l’univers et en nous.