Il n’existe pas de bienheureux ou saints dominicains enregistrés au calendrier des saints en mars. Voici le récit d’un prêtre dominicain, tué pour avoir prêché l’Évangile aux hérétiques vaudois dans le nord de l’Italie au 14esiècle. Plus près de nous, temporellement, le frère Pierre Claverie, o.p., évêque d’Oran, a subi le même sort, pour avoir dialoguer avec les musulmans d’Algérie. Antonio Pavoni (1325-1374), prêtre et profès de l’Ordre des Frères prêcheurs été béatifié le 4 décembre 1856 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878). Il est enregistré au calendrier des Saints le 9 avril. Ce récit est surtout tiré du site www.levangileauquotidien.org.
Antonio Pavoni naît a Savigliano (province de Coni dans la région Piémont, en Italie) en 1325, d’une noble famille. Enfant pieux et intelligent, il entre à quinze ans chez les dominicains de Savigliano où il continue ses études.
Il est ordonné prêtre en 1351 et aussitôt s’engage dans le combat contre l’hérésie des Lombards (Vaudois). En 1364, le Bx Urbain V (Guillaume de Grimoald, 1362-1370) le nomme inquisiteur général pour la Lombardie, la Ligurie et le Piémont (il succède à Pierre Cambiani). Il exerce ce travail difficile et dangereux pour un jeune prêtre, c’est même quasiment une sentence de mort. Sur un territoire comme le Piémont cette charge était très importante : dans les vallées alpines vivaient de nombreuses communautés hérétiques, et leurs rapports avec l’Église catholique étaient assez tendus. Pavoni pense pouvoir résoudre ces luttes avec seulement la parole et le zèle apostolique.
Il est nécessaire d’argumenter avec des hommes très instruits dans une hérésie subtile. Sa pauvreté de vie était un reproche aux hérétiques. Il vint parmi les pauvres et leur fit voir qu’il était l’un d’eux, ce qui déconfit tant les hérétiques. Furieux du succès de sa prédication, certains Vaudois décidèrent de le tuer. Il le sait, mais continue son œuvre.
En 1368 il est élu prieur du couvent de Savigliano et fait construire un nouveau couvent, ce qu’il accomplit sans qu’on critique son luxe, critique que les hérétiques sont toujours soucieux de faire contre les constructions catholiques. En 1374, l’évêque de Turin lui demande de prêcher pour le carême dans les villes et villages situés dans le Val Pellice ; après avoir visité Campiglione et Bibiana, il se rend à Bricherasio pour Pâques.
Le samedi après Pâques, veille de sa mort, il dit au barbier du village : « Fais-moi beau, car je dois sous peu aller à la noce ». Étonnement du barbier qui n’avait entendu parler d’aucun mariage dans les environs. Il passe la nuit en prière, le matin du 9 avril 1374 il célèbre la messe à Bricherasio, un village près de Turin, et prêche avec vigueur contre les erreurs des Vaudois. À la sortie, sept hérétiques le poignardent à mort sur la place du village. Il est d’abord enterré à Savillan. En 1832, son corps est transféré dans l’église de Racconigi, à côté de l’ancien couvent dominicain. Il est déclaré martyr en 1375 par le pape Grégoire XI et son culte est confirmé par le pape Pie IX le 4 décembre 1856 Sa sépulture à Savigliano fut un lieu de pèlerinage jusqu’en 1827 (divers miracles). Son corps est conservé dans l’église dominicaine de Racconigi (province de Coni).
San Antonio Pavoni priez pour nous !