Depuis 1986, Jean-Pierre Fontaine enseigne la culture religieuse à des jeunes d’environ 18 ans dans des lycées catholiques de Paris. La plupart de ses étudiants ont reçu la base de l’initiation chrétienne dans l’Église catholique, mais ils se révèlent en majorité sans formation solide, sans croyance affirmée ou simplement indifférents en matière religieuse. Il ne s’agit pas d’un enseignement confessionnel. Toutefois, l’auteur est croyant et titulaire d’une maîtrise en théologie. Sans camoufler sa foi, il essaie de transmettre à ses étudiants et étudiantes une vision positive du phénomène religieux en général, et du christianisme en particulier. Dans ce livre, Jean-Pierre Fontaine se fait l’écho des questions que ses étudiants lui posent le plus souvent, de leurs réactions, de certaines remarques intéressantes formulées en classe. Il résume aussi ses interventions en classe et les réponses qu’il apporte aux questions les plus typiques.
L’intérêt de cet ouvrage ne se limite pas au public français. J’y ai reconnu un grand nombre de traits et d’attitudes typiques des jeunes québécois en matière religieuse. Le travail de l’auteur présente beaucoup de points communs avec celui des enseignants québécois en enseignement religieux et en éthique et culture religieuse dans les écoles secondaires. Je suis persuadée qu’un peu partout en Occident, la sensibilité des jeunes générations présente une figure assez comparable.
L’ouvrage est divisé en plusieurs courts chapitres passant de l’existence de Dieu aux livres saints des religions monothéistes, de la vie après la mort aux miracles de Jésus. On y découvre par exemple que plusieurs jeunes ne se posent plus la question de l’existence de Dieu. La multiplicité des religions suscite énormément d’interrogations chez eux et ils reçoivent plus facilement ce qu’on leur dira du christianisme quand on établit des comparaisons avec les deux autres grands monothéismes et avec le bouddhisme. Dans certaines classes, quelques jeunes osent s’afficher comme croyants, mais il leur faut beaucoup de courage pour le faire, sachant qu’ils s’exposent à se faire ridiculiser ou à subir une forme subtile d’intolérance de la part de leurs camarades.
L’auteur affirme ne pas savoir ce que ses étudiants retirent de son enseignement. Néanmoins, son récit illustre éloquemment l’utilité des cours de culture religieuse. Dans quel autre contexte les jeunes pourraient-ils poser ce genre de questions, en discuter entre eux et recevoir des réponses crédibles d’une personne sensible à la beauté des traditions religieuses mais critique, bien formée et capable de respecter leur liberté?