Montouemhat était membre du haut clergé d’Amon, «prince de la ville», sous les XXVe et XXVIe dynasties (vers 690-660 av. J. C.), jouant un rôle majeur dans l’administration de Thèbes (Égypte) à cette époque. Deux statues, provenant probablement de sa tombe, le représentent en orant. Elles portent inscrites deux prières aux formes matinale et vespérale du soleil, lui garantissant de ne jamais être privé du bénéfice de la lumière dans sa vie post mortem, thème fréquent dans les prières funéraires.
Maire de Thèbes au moment de la défaite des rois koushites, il tenta de sauver ce qui pouvait encore l’être.
Adorer Rê-Horakhty- Khepri, venu au monde de lui-même, lorsqu’il se lève à la pointe de l’aube dans l’horizon oriental du ciel, par le quatrième prophète d’Amon, le chef de phylé (équipe sacerdotale), prince de la ville, Montouemhat.
Salut à toi, Rê-Horakhty-Khepri, venu au monde de lui-même. Comme tu es beau, quand tu te lèves en ton horizon et que tu éclaires le Double Pays de tes rayons. Tous les dieux sont en joie lorsqu’ils [te] contemplent [comme] roi de tout ciel, l’Uraeus (Ounout) étant posé sur ta tête et [les deux couronnes du Sud et du Nord] sur ton chef, car il a établi son siège sur [ton] front. Thot se tenant à l’avant de ton bateau, occupé à lutter contre tous tes ennemis, [tandis que] Ceux de la Douat (Douat désigne le monde inférieur, séjour des défunts, sur lequel règne Osiris) sortent à la rencontre pour contempler ta forme [parfaite].
Que ta face propice soit bienveillante pour le quatrième prophète d’Amon à Ipet-Sout (désignation de Karnak, «celle qui recense les places»), le scribe du temple du domaine d’Amon, le prophète de Sokar qui réside à Ipet Sout, le [quatrième] prophète d’Amon, chef de phylé, prince de la ville, le connu véritable du roi qui l’aime, [Montouemhat] en vie, fils du prophète d’Amon à Ipet-Sout, […], prince de la ville, connu véritable du roi, Nsiptah, juste de voix.»
Adorer Atoum, lorsqu’il se couche dans l’au-delà par le quatrième prophète d’Amon, prince de la ville, Montou [emhat]…
Viens, viens, toi; aborde en paix, maître du mystère qui te lèves dans le Noun. Tes rayons pénètrent la terre et les gens de la Douat te saisissent avec joie, tandis que les gens de l’Occident tournent leurs faces vers toi, quand tu te couches en ta place de Manou (désignation de la partie occidentale de Thèbes, le domaine des nécropoles), dans l’horizon occidental du ciel. L’équipage de ta barque est en joie, tandis que tes ennemis sont assignés à (ton) glaive, car ta barque vient montée par Maât. La Grande Ennéade tout entière jubile. Viens, viens, toi, vers ta mère; tu navigues en tant que Rê et te couches en tant qu’Atoum, Ta mère t’embrasse et tu embrasses ta mère. Que ton beau visage soit gracieux pour le quatrième prophète d’Amon dans Karnak, le scribe sacerdotal du domaine d’Amon, chef de phylé, prince de la ville, Montouemhat, fils du prophète d’Amon, prince de la ville, Nsiptah, juste de voix.
Trad. J. Leclant, Montouemhat,
Intitut français d’archéologie orientale, Le Caire, 1961, p. 44-45 et 49-50.